La circulation du coronavirus repart à la hausse en France. Nombre d’hospitalisations, aux Urgences, en réanimation, courbe, carte des départements… Point de situation en chiffres de la pandémie de coronavirus dans les hôpitaux français.
[Mis à jour le mardi 21 juillet 2020 à 17h43] L’épidémie de coronavirus frémit en France. Dans un communiqué du 20 juillet, le ministère de la Santé indique que la circulation du virus est en augmentation sur le territoire national. “Celle-ci se traduit par une hausse du nombre de recours à SOS médecins, des passages aux urgences, du nombre de clusters et des hospitalisations.”
Fièvre, toux sèche, fatigue, courbatures, rhume, perte de l’odorat… Si vous pensez avoir les premiers symptômes d’une infection par le coronavirus, il ne faut pas vous rendre immédiatement aux urgences, mais d’abord appeler votre médecin traitant ou un médecin par téléconsultation. Il faut appeler le 15 seulement si vous avez des difficultés respiratoires, ou que votre état se détériore brutalement. Le médecin du Samu pourra vous orienter vers un service d’Urgence s’il le juge nécessaire. Certains patients peuvent être amenés directement par le Samu en service de réanimation. Si le médecin traitant a un doute sur vos symptômes, il vous prescrira un test de dépistage du Covid-19 à réaliser dans la foulée (liste des centres de dépistages en France).
Depuis le début de la surveillance le 24 février 2020, 173 020 passages aux urgences pour suspicion de COVID-19 ont été enregistrés, rapporte Santé Publique France. Ces passages sont en légère hausse de 9% en semaine 28 par rapport à la semaine 27 avec une part d’activité stable. Chez les enfants de moins de 15 ans, le nombre de passage diminue (-11%) alors qu’il est en hausse chez les adultes (+11%).
Les régions présentant une forte hausse sont : Provence-Alpes-Côte d’Azur, Nouvelle-Aquitaine, Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val-de-Loire, Hauts-de-France et Île-de-France. Dans le département de la Mayenne, une forte hausse des passages en semaine 28 a été observée.
Quelle prise en charge quand on arrive aux Urgences ? “Quand ils arrivent aux Urgences, ils sont prélevés comme ils ont des symptômes évocateurs du Covid-19 puis, selon leur état de santé, ils sont soit mis dans un service pour être surveillés, par exemple en service infectieux ou de médecine interne, soit, s’ils ont besoin de réanimation, ils sont transférés dans des unités Covid-19 dédiées”, explique une infirmière du service de Réanimation de l’hôpital Saint-Antoine à Paris. Ces unités d’abord installées dans les services de réanimation des hôpitaux ont aussi été déployées dans d’autres services pour répondre à l’augmentation des cas de coronavirus en France. “En cas de forte suspicion, on les isole dans des chambres fermées et on applique les mesures de protection, jusqu’à recevoir les résultats de la détection CoV-19″ poursuit notre interlocutrice.
Taux de passages aux urgences pour suspicion de covid-19 – tous âges – par semaine, jusqu’à la semaine 28 (6-12 juillet)
“Nous avons des gros malades qui arrivent en réanimation et il faut aussi les soigner”
L’hospitalisation des patients Covid-19 en service de réanimation est réservée aux cas les plus graves : “On est obligé de les assister au niveau respiratoire car ils sont en détresse respiratoire aiguë“ nous précise l’infirmière. Pour le personnel soignant, la gestion de la pandémie pendant son pic de mars-avril relevait d’une situation inédite. Comme le racontait notre interlocutrice : “Nous sommes habitués à travailler en flux tendu mais nous sommes inquiets des conséquences sur notre travail avec des familles qui vont être à flux tendu aussi. De plus, nous avons des gros malades qui arrivent en réanimation, en dehors des patients Covid-19, et il faut aussi les soigner”.
Le personnel soignant en réanimation prenant en charge des patients suspects/infectés par le COVID-19 porte les éléments de protection suivants :
|
Selon les données de Santé Publique France, la durée médiane de séjour en réanimation est de 11 jours pour les patients Covid-19 mais peut aller à 20 jours, comme nous l’expliquait le Dr Gérald Kierzek, médecin urgentiste à l’Hôtel-Dieu de Paris. La France dispose initialement de 5000 lits de réanimation. Cette capacité est passée à 10 000 avec l’épidémie de coronavirus.
Le nombre journalier de nouvelles admissions de patients en réanimation est stable, indique Santé Publique France le 15 juillet. Au 15 juillet 2020, 482 cas de COVID-19 sont toujours hospitalisés en réanimation en France. Le nombre journalier de cas hospitalisés en réanimation est toujours en diminution depuis le 8 avril et se maintient depuis le 9 juin en dessous de 1 000 patients. A part la Guyane, le taux hebdomadaire d’admissions en réanimation de patients COVID-19 est inférieur à 0,5/100 000 habitants.
Hospitalisation : nombre, courbe, carte par départements, prise en charge des patients
Depuis le 1 mars 2020, 1514 établissements de santé ont déclaré au moins un cas de coronavirus, 105 750 patients ont été hospitalisés à cause du Covid-19. Le 15 juillet, 6 915 personnes sont encore hospitalisées pour une infection COVID-19 selon Santé Publique France. Dont 482 malades atteints d’une forme sévère sont en réanimation. L’âge médian des patients est de 72 ans et 56% sont des hommes.
Le nombre de cas de Covid-19 hospitalisés en France diminue mais se cumule aux autres hospitalisations de patients hors Covid-19 “C’est justement notre problématique. Parce qu’il y a les autres malades, ceux qui n’ont pas le coronavirus mais qui ont besoin d’être pris en charge” rappelle l’infirmière qui insiste sur le fait“qu’il faut absolument limiter la circulation des gens pour limiter la circulation du virus”. Face à l’afflux de patients Covid-19 au mois de mars, les hôpitaux ont dû rapidement se réorganiser : “Une unité palliative dédiée au Covid-19 a été ouverte en gériatrie et les salles de réveil ont été transformées en salle de réanimation” rapporte notre interlocutrice.
“Normalement, les patients positifs au Covid-19 n’ont pas le droit aux visites” répond l’infirmière. Mais pour les cas plus graves, les personnes en fin de vie, “il peut y avoir des exceptions”.
Pour tous les cas hospitalisés (Covid-19 ou non), les visites sont interdites aux mineurs et aux personnes présentant des symptômes tels que toux, fièvre et limitées à une personne par chambre.
“Quand un patient Covid-19 décède en réanimation, on peut le garder deux heures maximum avant de le transférer à la morgue de l’hôpital. Si la famille peut venir dans les deux heures, on autorise une visite et on équipe la personne” détaille l’infirmière.
“Un membre de la famille peut venir dans les deux heures suivants le décès”
Lors de la visite : les proches doivent respecter avec la plus grande attention les précautions d’hygiène indiquées par les soignants. Ils doivent s’abstenir d’embrasser le corps de la personne décédée et éviter tout contact direct. Ils doivent se désinfecter soigneusement les mains par friction hydroalcoolique en quittant la chambre.
- Les proches du patient décédé doivent prendre sans attendre les dispositions permettant la désignation de l’opérateur funéraire en charge des obsèques, afin d’éviter tout retard dans la mise en cercueil du corps. Ils doivent faire connaître l’opérateur funéraire qu’ils désignent à l’hôpital et en premier lieu à l’agent responsable de la chambre mortuaire.
- Dans la chambre mortuaire au moment de la levée du corps, la présence est réduite à l’entourage très proche du défunt, sans dépasser dix personnes. Les mesures barrières générales doivent être strictement respectées, à savoir notamment un espacement minimum d’un mètre entre chaque personne.
- Les toilettes rituelles ainsi que les actes de thanatopraxie (soins de conservation) ne sont pas autorisés sur le corps des personnes décédées du Covid-19.
Source : Coronavirus -Covid 19 – Informations aux personnes venant de perdre un proche, communiqué de la direction générale de l’AP-HP, 24 mars 2020.