le vaccin chinois validé par l’OMS, effet indésirable de Pfizer


En Europe, quatre vaccins Covid-19 sont autorisés : Comirnaty de Pfizer-BioNTech, celui de Moderna, le Vaxzeria d’AstraZeneca et Janssen de Johnson&Johnson. Comparatif, quel vaccin choisir, meilleure efficacité, type de vaccins, contre-indications, technologie ARN… Dernières infos en direct.

[Mise à jour le vendredi 7 mai à 22h27] À ce jour, quatre vaccins ont reçu le feu vert de l’Agence européenne du médicament (EMA) pour être administrés aux habitants des pays européens en prévention des formes graves de la Covid-19. Celui de PfizerBioNTech – premier à avoir été validé le 27 décembre 2020- celui de Moderna, d’AstraZeneca (Vaxzevria) et de Johnson&Johnson (Janssen). D’autres sont en cours d’évaluation par l’EMA : le vaccin Spoutnik V (Russie), le vaccin CureVac (Allemagne), le vaccin Sanofi-GSK, le vaccin Novavax et le CoronaVac (vaccin chinois développé par Sinovac). La Commission européenne a déjà réservé jusqu’à 2,6 milliards de doses de vaccins contre la COVID-19, et des négociations sont en cours pour obtenir des doses supplémentaires. Les livraisons de vaccins aux pays de l’UE augmentent régulièrement et la vaccination s’accélère. Quelles différences entre les vaccins Covid ? Quels sont leurs noms ? Combien de doses ? Quelle est leur efficacité ? Leurs effets secondaires selon les essais cliniques ? Quels sont les futurs vaccins à être autorisés en Europe ? Comment se passe la vaccination en France ? Les vaccins sont-ils efficaces sur les variants ? Infos à jour. 

Dernières Infos

  • L’OMS valide le vaccin chinois de Sinopharm. “Cet après-midi, l’OMS a donné une liste d’utilisation en urgence au vaccin COVID19 de Sinopharm, ce qui en fait le sixième vaccin à recevoir la validation de l’OMS pour sa sécurité, son efficacité et sa qualité” a indiqué le Directeur général de l’OMS sur Twitter. “Le groupe stratégique consultatif d’experts sur l’immunisation, ou SAGE, a également examiné les données disponibles et recommande le vaccin pour les adultes de 18 ans et plus, avec un calendrier à deux doses (…) Cela élargit la liste des vaccins COVID19 que COVAX peut acheter et donner aux pays la confiance nécessaire pour accélérer leur propre approbation réglementaire et pour importer et administrer un vaccin.”
  • Nouvel effet indésirable du vaccin Pfizer. Dans un communiqué du 7 mai, le Comité d’évaluation des risques de pharmacovigilance (PRAC) a recommandé une modification des informations produit du vaccin Pfizer pour y ajouter un effet secondaire : “Après avoir examiné toutes les preuves disponibles, y compris les cas rapportés à la base de données européenne pour les effets indésirables suspectés et les données de la littérature scientifique, le PRAC a estimé qu’il existe au moins une possibilité raisonnable d’association causale entre le vaccin et les cas signalés de gonflement du visage chez les personnes ayant des antécédents d’injections de produits de comblement cutané. Par conséquent, le PRAC a conclu que le gonflement du visage chez les personnes ayant des antécédents d’injections de produits de comblement cutané doit être inclus comme effet indésirable.”
  • Nouvelle fonctionnalité dans l’application “Vite ma dose” : Chronodose. Guillaume Rozier, créateur de l’application a informé sur Twitter qu’une nouvelle fonctionnalité a été mise en place : Chronodose. Elle permet de prendre un rendez-vous pour une dose de vaccin pour les prochaines 24 heures. Cette fonctionnalité s’enregistre dans la lignée de l’annonce du Président de la République Emmanuel Macron, qui a indiqué que dès le 12 mai, les personnes majeures pourraient prendre un rendez-vous de vaccination chaque jour pour le jour même ou pour le lendemain.
  • L’Agence Européenne du médicament surveille les cas de caillots sanguins avec les vaccins à ARN. Le PRAC (Comité d’évaluation des risques de pharmacovigilance) surveille de près si les vaccins à ARNm pourraient également être liés à des cas de caillots sanguins rares et inhabituels avec une baisse des plaquettes sanguines, un effet secondaire qui a été rapporté dans Vaxzevria et le vaccin COVID-19 Janssen, peut-on lire dans le communiqué du 7 mai. “Suite à un examen des rapports d’effets secondaires suspectés, le PRAC considère à ce stade qu’il n’y a pas de signal de sécurité pour les vaccins à ARNm. Seuls quelques cas de caillots sanguins avec de faibles plaquettes sanguines ont été rapportés. Considérés dans le contexte de l’exposition des personnes aux vaccins à ARNm, ces chiffres sont extrêmement faibles et leur fréquence est inférieure à celle qui se produit chez les personnes qui n’ont pas été vaccinées. De plus, ces cas ne semblent pas présenter le schéma clinique spécifique observé avec Vaxzevria et le vaccin COVID-19 Janssen. Dans l’ensemble, les preuves actuelles ne suggèrent pas de relation causale.”
  • AstraZeneca uniquement pour les plus de 40 ans au Royaume-Uni. Par mesure de précaution, il est préférable que les personnes de moins de 40 ans sans problème de santé sous-jacent se voient proposer un vaccin alternatif (à celui d’AstraZeneca NDLR) lorsque cela est possible une fois qu’elles sont éligibles” a indiqué la MHRA – l’organisme de réglementation indépendant du Royaume-Uni – et le Comité mixte sur la vaccination et l’immunisation dans un communiqué du 7 mai. Les autorités sanitaires se sont voulues rassurantes ; “Le vaccin Oxford / AstraZeneca est sûr, efficace et a déjà sauvé des milliers de vies au Royaume-Uni et dans le monde (…) Les avantages du vaccin dépassent largement les risques pour la grande majorité des adultes.”
  • Les vaccins efficaces contre l’infection à la Covid-19? Une étude menée dans l’hôpital de recherche pour enfants de St. Jude aux Etats-Unis a indiqué que le vaccin Pfizer pourrait offrir une protection contre l’infection asymptomatique. “L’étude est parmi les premières à montrer une association entre la vaccination COVID-19 et moins d’infections asymptomatiques” précise le communiqué. Lorsque l’utilisation du vaccin Pfizer-BioNTech a été autorisée aux États-Unis, il a été signalé que le vaccin était très efficace pour prévenir le COVID-19: les données des essais cliniques suggèrent que le régime à deux doses réduit la maladie symptomatique, y compris l’hospitalisation et le décès. Mais une association avec une infection asymptomatique réduite n’était pas claire. “Bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires, en prévenant les infections, y compris chez les personnes qui ne présentent aucun symptôme, il est fort possible que la vaccination diminue la transmission du SRAS-CoV-2.”
  • Un tiers des allemands vaccinés“La campagne de vaccination progresse avec des étapes toujours plus grandes. Entre-temps, près d’un tiers de la population a reçu au moins la première vaccination” a indiqué Steffen Seibert le porte-parole du Gouvernement Allemand sur Twitter.
  • Le vaccin Janssen uniquement pour les plus de 60 ans en Allemagne ? Selon les informations du journal allemand Der Spiegel, la Commission permanente de vaccination prévoit de recommander le vaccin de Johnson&Johnson uniquement pour les personnes de plus de 60 ans comme avec AstraZeneca. Les personnes plus jeunes devraient être autorisées à continuer à recevoir le médicament après avis médical.
  • Vaccination chez les enfants en France. Interrogé par Le Parisien, le Pr Alain Fisher, responsable de la stratégie vaccinale du pays s’est dit favorable “sur le principe” à la vaccination des enfants contre la Covid. Selon lui, le débat “aura vraiment lieu cet automne” “mais il n’est pas question de prendre le moindre risque”. L’efficacité chez les enfants devrait être réelle “car le système immunitaire des enfants est bon”. Mais “ce qu’il faut vérifier c’est la sécurité”.
  • Fin des brevets pour les vaccins anti covid-19 ? Les vaccins à ARNm Moderna et Pfizer, tous deux développés entièrement ou en partie par des laboratoires américains, sont protégés par des brevets. Cependant, ces brevets sont considérés comme un frein dans la production et la distribution de vaccin en masse, surtout aux pays les plus pauvres. Les Etats-Unis se disent désormais favorables à la levée de ces brevets et de cette clause de propriété intellectuelle. “Ces temps et circonstances extraordinaires appellent des mesures extraordinaires. Les États-Unis soutiennent la renonciation aux protections de propriété intellectuelle sur les vaccins COVID-19 pour aider à mettre fin à la pandémie et nous participerons activement aux négociations avec l’Organisation mondiale du commerce pour y parvenir” a indiqué Katherine Tai, représentante commerciale des États-Unis dans l’administration du président Joe Biden, sur Twitter. Cette décision a été saluée par le directeur général de l’OMS, le Dr Tedros sur Twitter : “Je félicite les États-Unis pour cette décision historique pour atteindre l’égalité à l’accès aux vaccins, qui donne la priorité au bien-être de toutes les personnes partout dans le monde à un moment critique. Maintenant, agissons tous ensemble rapidement, dans la solidarité, en nous appuyant sur l’ingéniosité et l’engagement des scientifiques qui ont produit des vaccins COVID19 qui sauvent des vies.” L’Europe est “prête à discuter” a déclaré la Présidente de la Commission européenne citée par l’AFP. “Dans l’immédiat, nous appelons tous les producteurs de vaccins à autoriser l’exportation et à éviter toutes les restrictions susceptibles de perturber les chaînes d’approvisionnement” pharmaceutiques, a insisté Ursula von der Leyen. Dans un tweet, l’AFP rapporte que pour Pfizer, cette annonce ne changerai rien: “Les brevets ne sont pas le facteur limitant la production ou l’approvisionnement de notre vaccin. Ils n’augmenteraient pas la production mondiale ou l’approvisionnement de doses de vaccins dans le court et moyen terme.” 
 
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Quels sont les noms des vaccins Covid-19 ?

Quatre vaccins sont autorisés en Europe : 

  • Le vaccin de Pfizer-BioNTech : COMIRNATY®.
  • Le vaccin de Moderna : Moderna COVID-19 mRNA ou COVID-19 Vaccine Moderna.
  • Le vaccin d’AstraZeneca : Vaxzevria (ex-COVID-19 Vaccine AstraZeneca) (pour le fabricant : AZD1222 ou ChAdOx1 nCoV-19).
  • Le vaccin de Johnson&Johnson : Vaccin COVID-19 Janssen.

Les vaccins font appel à des modalités d’action différentes mais ils ciblent tous la protéine Spike du virus Sars-CoV-2 qui permet la pénétration cellulaire du virus. La vaccination permet l’activation du système immunitaire. “Le germe qui pénètre dans l’organisme d’une personne vaccinée va se heurter à son système immunitaire préparé à le recevoir”, rappelait le Pr Daniel Floret, spécialisé en maladies infectieuses et vaccinologie et vice-président de la Commission Technique des Vaccinations à la HAS, le 7 mai 2020.

Il existe deux types de vaccins :

  • Vaccin “stérilisant” qui permettent d’interrompre la transmission du virus (aujourd’hui, les vaccins autorisés dans le cadre de la pandémie n’ont pas prouvé qu’ils étaient capables d’empêcher la transmission de la maladie quand une personne vaccinée est infectée).
  • Vaccin protecteur contre la maladie mais n’empêchant pas la transmission de l’infection : la vaccination pourrait être alors ciblée sur des populations spécifiques (c’est le cas des vaccins Pfizer et Moderna qui ont prouvé leur efficacité contre les formes graves de la Covid-19 d’où le fait qu’ils soient d’abord recommandés aux personnes les plus âgées).

“Pour mettre au point un vaccin contre une maladie virale, il faut bien connaître le virus qui en est à l’origine puisque le vaccin sera fabriqué à partir de certaines parties du virus qui feront réagir notre système immunitaire” rappelle le LEEM (association professionnelle qui regroupe les entreprises du médicament en France) dans un document dédié à la Covid-19 en juillet 2020. Les vaccins mis au point contre la Covid-19 font appel à différentes technologies :

  • Vaccin à partir de virus atténués ou inactivés  (comme le vaccin chinois) : Vaccin contenant des agents infectieux tués mais capables de susciter une réponse du système immunitaire. Ce type de vaccin demande de grandes quantités de virus.
  • Vaccin à partir de protéines virales : Le coronavirus possède à sa surface des pointes “spicules” qui lui permettent d’entrer en contact avec les cellules à infecter. Ces pointes sont des protéines virales qui ont pu être isolées en laboratoire. Elles peuvent être fabriquées et injectées pour faire réagir le système immunitaire à ces molécules étrangères.
  • Vaccin à partir d’ADN ou d’ARNm viral (Pfizer/Moderna) : Une séquence génétique du virus (ADN ou ARNm) est injectée et entre à l’intérieur de la cellule humaine. Celle-ci va l’utiliser pour produire la protéine virale associée qui va faire réagir le système immunitaire.
  • Vaccin à partir de vecteurs viraux (AstraZeneca/Johnson&Johnson) : Un virus atténué spécialisé (= vecteur) est utilisé pour véhiculer les éléments nécessaires à la future protection (la ou les protéine(s) d’intérêt et/ou sa ou leurs séquence(s) génétique(s)) jusqu’à nos cellules et ainsi les exposer à notre système immunitaire.

L’efficacité d’un vaccin ne peut se démontrer que sur le long terme, nous expliquait au début de la pandémie un porte-parole du service du Pr Didier Raoult, Directeur de l’IHU Méditerranée Infection. Il faut que des personnes vaccinées et non vaccinées contre le virus aient été exposées dans une zone à risque pour que l’on puisse démontrer que la population vaccinée a été moins touchée que la population non vaccinée. Or, cela demande nécessairement un temps long“. Aujourd’hui, les spécialistes s’accordent pour dire qu’il faut au moins 6 mois pour pouvoir analyser le taux d’anticorps des personnes vaccinées, gage de leur protection. Dans la notice du vaccin Corminaty®, le fabricant Pfizer indique qu’un délai de 7 jours après la seconde dose du vaccin peut être nécessaire avant que les personnes vaccinées soient protégées de façon optimale.

  Vaccin Corminaty® (Pfzer-BioNTech) Vaccin ARNm Moderna Vaccin AZD1222 AstraZeneca Vaccin Janssen (Johnson&Johnson)
Taux d’efficacité global révélé lors des essais cliniques de phase 3 95% 90% 60-70% 67%

Efficace sur quoi exactement ? “Les résultats des études cliniques des candidats vaccins semblent converger pour démontrer un fait principal : la vaccination permet de réduire massivement la mortalité due au virus et à ses formes graves indique le ministère de la Santé en France le 11 janvier 2021. L’efficacité du vaccin recherchée aujourd’hui est donc la protection du risque de formes graves mais on ne sait pas s’il peut protéger contre la transmission du virus à d’autres personnes. “Pour que la stratégie vaccinale vise le contrôle de l’épidémie, il est nécessaire d’attendre que les études établissent la preuve que les vaccins ont une efficacité possible sur la transmission du virus et que la disponibilité des vaccins soit suffisante” indiquait la HAS dans son communiqué du 30 novembre.

L’administration des vaccins contre la Covid-19 se fait en deux doses :

  • espacées de 42 jours pour le vaccin Pfizer-BioNTech depuis le 14 avril.
  • espacées de 42 jours pour le vaccin Moderna depuis le 14 avril. 
  • espacées de 12 semaines pour AstraZeneca.
  • pas d’espacement pour le vaccin Janssen puisqu’il s’administre en une seule dose.
  • Pour les personnes qui ont déjà été contaminées par la Covid-19, la HAS recommande d’attendre 3 mois minimum avant de se faire vacciner, voire de “se rapprocher des 6 mois et de n’utiliser dans ce cas qu’une seule dose de vaccin (…) La dose unique de vaccin jouera ainsi un rôle de rappel. “Les personnes ayant eu une infection par le SARS-CoV-2, confirmée par un test RT-PCR ou antigénique, qu’elles aient ou non développé une forme symptomatique de la Covid-19, doivent être considérées comme protégées pendant au moins 3 mois par l’immunité post-infectieuse explique l’autorité. Elles conservent une mémoire immunitaire.

3ème dose : Conformément à l’avis du 6 avril 2021 du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, l’injection d’une troisième dose de vaccin à ARNm est nécessaire pour les personnes sévèrement immunodéprimées (transplantés d’organes solides, transplantés récents de moelle osseuse, patients dialysés, patients atteints de maladies auto-immunes sous traitement immunosuppresseur fort de type anti-CD20 ou anti-métabolites). Cette troisième injection doit intervenir 4 semaines au moins après la deuxième dose, ou dès que possible pour les personnes qui auraient déjà dépassé ce délai.

  Mode d’action Efficacité Conservation (non ouvert) Age (en France) Intervalle pour la 2e dose Délai de protection maximale
Pfizer-BioNTech ARNm 95%

• pendant 6 mois entre -90 °C à -60 °C,

• pendant 5 jours entre 2 °C et 8 °C

• ou pendant 2 heures à une température maximale de +30 °C.

18-59 ans avec comorbidités/maladies graves et + 60 ans 42 jours 10 jours après la 2e injection
Moderna ARNm 90%

• pendant 7 mois entre -25 °C à -15 °C,

• pendant 30 jours entre 2 °C et 8 °C

• ou pendant 12 heures à une température comprise entre +8 °C et +25 °C

18-59 ans avec comorbidités/maladies graves et + 60 ans 42 jours 10 jours après la 2e injection
AstraZeneca Vecteur viral 60-70%

• au réfrigérateur entre 2-8°C.

• après sa première ouverture, moins de 6 heures à température ambiante (à moins de 30°C) ou 48 heures au réfrigérateur entre 2°C-8°C

+ 55 ans 12 semaines. 10 jours après la 2e injection
Johnson&Johnson Vecteur viral 67%

• pendant 3 mois au réfrigérateur

• 6 heures après ouverture au réfrigérateur

+ 55 ans Dose unique. 2 semaines après l’injection

Comme tout médicament, un vaccin peut générer des effets secondaires. L’Agence nationale du médicament (ANSM) publie chaque semaine sur son site, le point de situation de la surveillance des effets indésirables des vaccins en France.

Quatre vaccins peuvent être administrés actuellement en France : celui de Pfizer, celui de Moderna, celui d’AstraZeneca et le Janssen de Johnson&Johnson. On ne peut pas choisir son vaccin puisqu’ils disposent chacun d’une “population cible”. Pour chacun des vaccins, un avis de la HAS précise les personnes éligibles et les modalités d’utilisation. Il est par contre possible de choisir entre Pfizer et Moderna, vaccins ayant la même cible de population, lors de la prise de rendez-vous par Internet dans les centres de vaccination. Les sites indiquent par exemple “1ère injection vaccin Covid-19 (Pfizer-BioNTech)” ou “1ère injection vaccin Covid-19 (Moderna)”.

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La Haute Autorité de Santé a rappelé le 2 mars que, malgré l’absence de données suffisantes au cours de la grossesse, l’administration des vaccins contre la Covid-19 chez la femme enceinte n’est pas contre-indiquée ; elle doit être envisagée si les bénéfices potentiels l’emportent sur les risques pour la mère et le fœtus. En particulier, les femmes enceintes de plus de 35 ans ou celles présentant d’autres comorbidités comme l’obésité, le diabète ou les maladies cardiovasculaires, ou les femmes enceintes susceptibles d’être en contact avec des personnes infectées du fait de leur activité professionnelle pourraient se voir proposer la vaccination. Par mesure de précaution, dans l’attente des résultats finaux des études menées chez l’animal pour le vaccin à vecteur viral d’AstraZeneca et compte tenu des syndromes de type grippal ayant été rapportés avec ce vaccin, la HAS, conformément aux recommandations de l’ANSM, recommande de privilégier chez la femme enceinte les vaccins à ARNm (Comirnaty® ou Moderna®), pour lesquels les études animales n’ont pas montré de conséquence sur le développement du fœtus.

En pratique, selon l’Agence nationale du médicament :

  • Chez une femme enceinte, il est recommandé de discuter cette décision en étroite concertation avec son médecin, sa sage-femme ou son gynécologue afin d’évaluer individuellement le bénéfice de la vaccination.
  • Si une femme enceinte a mal toléré sa première dose de vaccin, quel que soit le vaccin, il est conseillé de différer la deuxième dose après la fin de la grossesse, en concertation avec son médecin, sa sage-femme ou son gynécologue.
  • Si une première dose a été administrée alors que la grossesse était encore méconnue, il n’existe aucun élément inquiétant à ce jour pour la mère et pour l’enfant à naitre, quel que soit le vaccin. Si la première dose a été bien tolérée, le schéma vaccinal peut être normalement, poursuivi.

Chez la femme qui allaite : il n’existe pas d’étude sur le passage de ces vaccins dans le lait ou chez la femme allaitante, mais la HAS rappelle que, sur la base des mécanismes biologiques (dégradation rapide des ARNm), il n’y a pas d’effet attendu chez le nourrisson et l’enfant allaité par une femme vaccinée. La vaccination chez la femme allaitante est donc possible.

Les Autorisations de mises sur le marché (AMM) sont délivrées par la Commission Européenne. Dans le contexte de la pandémie et de l’urgence de santé publique, les AMM sont dites “conditionnelles”. Comme l’explique l’ANSM, une AMM conditionnelle permet l’autorisation de médicaments qui répondent à un besoin médical non satisfait avant que des données à long terme sur l’efficacité et la sécurité ne soient disponibles. Une AMM conditionnelle est accordée pour un an et peut être renouvelée. Lorsque les autorités européennes ont reçu et évalué toutes les données complémentaires exigées, l’AMM conditionnelle peut être convertie en une AMM standard.

Vaccins autorisés en Europe

  • Le vaccin Comirnaty® à ARNm Covid-19 est le premier vaccin à avoir obtenu une autorisation de mise sur le marché (AMM) conditionnelle en Europe le 21 décembre 2020.
  • Le vaccin de l’américain Moderna (également à ARNm) est le second vaccin à avoir reçu le feu vert de l’EMA le 6 janvier 2021. La Haute Autorité de Santé n’a pas encore validé sa commercialisation en France. 
  • Le vaccin d’Astrazeneca et de l’Université d’Oxford (phase 3 des essais cliniques) basé sur la technologie du vecteur viral a été autorisé le 29 janvier 2021.
  • Le vaccin de Janssen de Johnson&Johnson également sur la technologie du vecteur viral autorisé le 11 mars 2021 (pas encore disponible).

Vaccin en cours d’analyse par l’EMA

  • Le vaccin Spoutnik V (Russie).
  • Le vaccin CVnCOV de CureVac (Allemand).
  • Le vaccin Sanofi-GSK.
  • Le vaccin Novavax.
  • Le vaccin CoronaVac de Sinovac (Chinois)

Vaccins pas encore soumis à l’EMA

  • Le vaccin Sanofi-Pasteur.

Au 6 mai 2021, selon les données de l’ECDC et des producteurs de vaccins : 

  • 200,6 millions de doses livrées à l’UE
  • 158,5 millions de doses administrées dans l’UE
  • 25,7% de la population de l’UE vaccinée

L’Europe est leader de la production de vaccins avec 27 sites de production répartis dans 11 pays de l’Union européenne. L’Europe produit chaque année 1,7 milliard de doses de vaccins, soit 76 % de la production mondiale. “Le choix des usines de production du vaccin COVID-19 va dépendre du type de vaccin à produire et du procédé technologique employé” détaille le LEEM. Au 26 avril, l’EU compte 53 sites de fabrication de vaccins covid et nous prévoyons une capacité de production annuelle de plus de 3 milliards de doses d’ici la fin de l’année 2021 selon le Commission Européenne. Plusieurs sites de production peuvent produire pour plusieurs continents de même que les différentes phases de production d’un vaccin peuvent être répartis sur plusieurs sites (un site produit l’antigène, un site conditionne…). Les vaccins distribués en France peuvent donc être produits sur plusieurs continents.

production vaccin covid
Carte de production des vaccins Covid-19 en France © Gouvernement.fr

→ Le vaccin Pfizer-BioNTech est produit dans les sites de fabrication de Pfizer en Belgique (à Puurs) et aux Etats-Unis ainsi que par BioNTech à Marburg en Allemagne. A partir du 7 avril, l’usine du français Delpharm basée en Eure-et-Loir produira aussi le vaccin Pfizer.

→ Le vaccin Moderna est fabriqué à Viège en Suisse et à Monts en Eure-et-Loir.

→ Le vaccin AstraZeneca est notamment produit par Novasep à Seneffe en Belgique et par le néerlandais Halix à Leiden, aux Pays-Bas. Le vaccin est conditionné en Italie à Agnini et en Espagne.

→ Fareva devrait produire le vaccin allemand CureVac (s’il reçoit l’autorisation de l’Agence européenne du médicament) sur ses sites de Pau (Pyrénées-Atlantiques) et Val-de-Reuil (Eure) d’ici juin.

→ Sanofi débutera cet été le flaconnage des vaccins de Janssen à Marcy-l’Etoile (Rhône).

La Commission européenne a déjà réservé jusqu’à 2,6 milliards de doses de vaccins contre la COVID-19, et des négociations sont en cours pour obtenir des doses supplémentaires. La Commission a également conclu des discussions préliminaires avec Novavax en vue d’acheter jusqu’à 200 millions de doses. La France doit bénéficier des mêmes vaccins que les autres pays de l’Union européenne. “Le nombre de doses étant réparti en fonction de la population de chaque état membre” avait rappelé le Président de la République le 24 novembre.

Commandes pour l’Europe (en millions de doses) Dont doses pour la France
Pfizer 600 50
Moderna 460 24
AstraZeneca 400 44
Johnson&Johnson 400 NC
CureVac 405 NC
Sanofi-GSK (vaccin en cours d’examen) 300 NC
France Doses totales distribuées (au 6 mai) Doses totales administrées (au 6 mai – source Vaccinetracker.ecdc.eu)
Pfizer-BioNTech 17 804 865 16 548 537
Moderna 2 212 000 1 867 267
AstraZeneca 6 953 200 3 936 992
Janssen 386 400 60 395

Un certificat est délivré lors de la vaccination. La France a mis en place “Tous anti-covid Carnet” mardi 20 avril 2021 sur l’application déjà disponible Tous Anti Covid. “Avec #TousAntiCovid-Carnet, vous pourrez intégrer dans l’app grâce à un #QRCode : les résultats des tests, votre certificat de vaccination” a expliqué Cédric O, Secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques sur Twitter. Il s’agit d’une première étape qui vous permettra de voyager en Union européenne en toute sécurité. C’est quoi concrètement ? Quel est son but ? 

 

Face à un virus très contagieux et mortel pour les plus fragiles, plusieurs grandes entreprises du médicament et de grandes biotechs ou centres de recherche se sont positionnés dans la course au vaccin. De nombreuses alliances se sont formées. Tous les essais de phase 3 menées concernent des vaccins qui s’administrent par voie intramusculaire.

ENTREPRISE PARTENARIAT TYPE DE VACCIN
PFIZER BioNTECH ARNm
MODERNA NIH – BARDA ARNm
CureVAC   ARNm
SANOFI Translate Bio – BARDA ARNm
ASTRAZENECA Oxford University – BARDA Vecteur viral
J&J   Vecteur viral
MSD Institut Pasteur/Université de Pittsburgh – IAVI/BARDA Vecteur viral réplicatif
GSK Clover Biopharmaceuticals Protéine recombinante
SANOFI GSK (adjuvant) – BARDA Protéine recombinante

Pfizer est le premier laboratoire dont le vaccin à ARNm “COMIRNATY” (BNT162b2) a été commercialisé en Europe. Il a été autorisé par l’Agence Européenne du médicament, le 21 décembre, aux 27 pays membres (il a été validé au Royaume-Uni le 8 décembre). Le 9 novembre, après 10 mois de travaux, le laboratoire annonçait avoir mis au point un vaccin efficace à 90% contre le coronavirus, selon les premiers résultats de ce candidat en phase 3 relatés dans un communiqué. Le 14 avril, la Commission européenne est parvenue à un accord avec BioNTech-Pfizer afin d’accélérer la livraison des vaccins. 50 millions de doses supplémentaires, initialement prévues pour le quatrième trimestre 2021, seront livrées au deuxième trimestre, dès le mois d’avril. Pour se préparer à l’avenir, la Commission a également annoncé entamer des négociations avec BioNTech-Pfizer en vue d’un troisième contrat prévoyant la livraison de 1,8 milliard de doses de vaccin pour la période 2021-2023.

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Le vaccin du laboratoire américain Moderna est un vaccin ARN messager. Il ne consiste donc pas à inoculer le virus mais une part du code génétique du virus. Il est autorisé par l’Agence européenne du médicament (EMA) le mercredi 6 janvier et le 8 janvier par la Haute Autorité de Santé pour la France. 

Le vaccin AstraZeneca (nouvellement nommé Vaxzevria) administré en France depuis le 6 février 2021 utilise un vecteur d’une version affaiblie d’un virus du rhume commun (adénovirus) qui provoque des infections chez les chimpanzés et contient le matériel génétique de la protéine de pointe (protéine spike) du virus SARS-CoV-2. Après la vaccination, la protéine de surface spike est produite, amorçant le système immunitaire et l’incitant à attaquer le virus SARS-CoV-2 s’il infecte plus tard le sujet.

Le vaccin Janssen de la société Johnson&Johnson a été autorisé par l’Agence européenne du médicament le 11 mars 2021. Le 20 avril, l’Agence européenne du médicament a rendu son avis sur le vaccin Johnson&Johnson alors que son utilisation avait été suspendu aux Etats-Unis en raison de rares cas de caillots sanguins. Pour l’EMA, le rapport bénéfice/risque du vaccin de Johnson&Johnson global reste positif. Ce vaccin est basé sur une version atténuée d’un virus responsable de rhinopharyngite chez l’homme (adénovirus). Son but est de produire seulement une partie du virus de la COVID-19, la protéine spike ” S “, qui sera reconnue par le système immunitaire et induira ainsi une réponse immunitaire et de bloquer la multiplication du SARS-CoV-2 dans l’organisme humain. Ce vaccin dit à ” vecteur viral non réplicatif ” repose sur une technologie qui a été utilisée pour l’un des vaccins contre Ebola, approuvé par l’Agence Européenne du Médicament. 

Le comité des médicaments de l’Agence européenne des médicaments (EMA) a annoncé dans un communiqué du 3 février 2021 avoir entamé un examen continu du NVX-CoV2373, un vaccin COVID-19 en cours de développement par Novavax CZ AS (une filiale de Novavax, Inc.). Selon des résultats préliminaires, le vaccin déclenche la production d’anticorps et de cellules immunitaires qui ciblent le SRAS-CoV-2, le virus qui cause le COVID-19. La société mène actuellement des essais chez l’homme pour évaluer sa sécurité, son immunogénicité (dans quelle mesure elle déclenche une réponse contre le virus) et son efficacité contre le COVID-19.

En France, une Task Force (force opérationnelle) a été mise en place à l’Institut Pasteur pour le développement de vaccins dès le début de l’épidémie. Trois projets ont été étudiés dont un sur un vecteur de la rougeole, abandonné en janvier 2021.

Le laboratoire français, basé à Lyon, Sanofi travaille sur deux candidats-vaccin contre la Covid-19 : un vaccin à base de protéine recombinante développé avec GSK et un vaccin à ARN réalisé avec Translate Bio. Ce candidat vaccin baptisé “MRT5500” a induit la production de concentrations élevées d’anticorps dans le cadre d’études précliniques. Un essai clinique de phase I/II devrait débuter au premier trimestre 2021 pour une approbation potentielle au deuxième semestre de la même année. Le groupe pharmaceutique français Sanofi a annoncé dimanche 14 février qu’il lancerait au deuxième semestre 2021 une étude clinique de “phase trois” pour son candidat-vaccin à ARN développé avec la société américaine Translate Bio. 

Le vaccin allemand Curevac est examiné par l’Agence européenne du médicament depuis le 12 février 2021 pour être éventuellement autorisé prochainement en Europe. C’est un vaccin à ARN.

Le vaccin russe Spoutnik V (en référence au premier satellite artificiel de l’Histoire conçu par l’Union soviétique) serait efficace à 91.6% contre les formes symptomatiques du COVID-19, selon les résultats de la phase finale de son essai clinique publiés mardi 2 février 2021 dans la revue médicale internationale The Lancet. 

Le vaccin chinois CoronaVac développé par Sinovac est examiné par l’Agence Européenne du médicament depuis le 4 mai 2021. Début février 2021, l’agence nationale chinoise du médicament (National Medical Products Administration, ou NMPA) a donné un accord “conditionnel” pour un deuxième vaccin, le vaccin CoronaVac développé par le laboratoire Sinovac. Samedi 10 avril, Gao Fu, le directeur du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies a déclaré lors d’une conférence scientifique que ” les vaccins existant actuellement n’ont pas un taux de protection très élevé”. La Chine a commencé à vacciner sa population avec un vaccin développé par Sinopharm. Ce vaccin a été autorisé par le Bahrein le 13 décembre et est aussi administré en Serbie (Europe) depuis le 19 janvier. Les vaccins produits par les chinois Sinopharm et Sinovac sont vendus ou distribués dans des dizaines de pays, émergents mais aussi en Europe. Ces vaccins n’ont pas été approuvés par l’OMS.

DATES CLES DE LA VACCINATION COVID-19
  • 8 décembre : l’Angleterre est le premier pays à vacciner sa population avec le vaccin Pfizer.
  • 14 décembre : début de la vaccination au Canada et aux Etats-Unis avec le vaccin Pfizer.
  • 21 décembre : l’Agence européenne du médicament rend un avis positif sur le vaccin Pfizer et donne son feu vert à sa commercialisation dans toute l’Europe.
  • 27 décembre : la France comme les autres pays de l’Union Européenne commencent à vacciner leur population avec le vaccin, Pfizer/BioNTech. 
  • 30 décembre : le Royaume-Uni est le premier pays à autoriser le vaccin d’Astrazeneca. 
  • 6 janvier : autorisation du vaccin Moderna par l’Agence européenne du médicament (EMA).
  • 8 janvier : autorisation du vaccin Moderna par la Haute Autorité de Santé pour la France.
  • 29 janvier : autorisation du vaccin AstraZeneca par l’Agence européenne du médicament.
  • 25 février : début de la vaccination chez les médecins généralistes et en entreprise en France avec le vaccin AstraZeneca.
  • 11 mars : l’EMA donne son feu vert à l’autorisation du vaccin Janssen de Johnson&Johnson en Europe.
  • 1er mai : ouverture de la vaccination aux personnes souffrant de maladies chroniques et d’obésité en France.

Merci à Hela Ketatni, biologiste médical à Paris, au Dr Mathieu Lafaurie, infectiologue à l’hôpital Saint-Louis à Paris et au porte-parole du service du Pr Didier Raoult, Directeur de l’IHU Méditerranée Infection.

Sources :

EMA recommends COVID-19 Vaccine AstraZeneca for authorisation in the EU. 29 janvier 2021

EMA recommends COVID-19 Vaccine Moderna for authorisation in the EU. 6 janvier 2021.

Le candidat-vaccin à ARNm contre la COVID-19 de Sanofi et Translate Bio a induit la production de concentrations élevées d’anticorps dans le cadre d’études précliniques. Communiqué de presse Sanofi. 15 octobre 2020.

Covid-19 et vaccins : 12 questions-réponses, LEEM, 22 juillet 2020

Recherche clinique (vaccinologie), Faculté de médecine – Université Paris Descartes

Essai vaccinal : les différente étapes, CRIPS Ile-de-France, avril 2016. 

“Vaccin contre le Sars-CoV-2 – 9 juillet 2020 Une stratégie de vaccination”, Conseil scientifique Covid-19

Inserm, Les cellules souches sanguines ont une mémoire immunitaire et ouvrent des pistes dans la recherche sur le Covid-19, 12 mai 2020.

Institut Curie, Nicolas Manel, Covid-19 et immunologie

Institut Pasteur, les projets de recherche sur le coronavirus.

Centre de recherche Allemand sur les infections (DZIF), développement de vaccins contre le SARS-CoV-2.

Sanofi, Sanofi et GSK s’associent pour lutter contre le COVID-19, communiqué du 14 avril 2020.

  • Le vaccin allemand CureVac (phase 3) basé sur l’ARNm. 
  • Le vaccin russe Spoutnik V.
  • Le vaccin de Sanofi-Pasteur et GSK (phase 2) annoncé pour fin 2021, basé sur les protéines virales.





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