Dell XPS 13. Il suffit de prononcer ces trois mots pour que tout de suite nous vienne à l’esprit celui qui est notre modèle d’ultraportable Windows depuis des années. C’est lui le concurrent à abattre dans le monde PC et, plus largement, sur le segment du nomadisme. Surement pas Apple et son MacBook Air 13 2020.
Cet ultraportable texan à écran 13,4 pouces (contre 13,3 auparavant) nous revient cette année encore, toujours plus puissant, beau et fin. Il ne prend pas plus de place qu’un modèle 12 pouces et il s’est toujours illustré par son autonomie à toute épreuve… tant qu’on ne l’équipe pas d’un écran 4K. Son confort d’utilisation est presque sans égal dans le monde PC. Et enfin, sa puissance a toujours été tout à fait confortable pour ce type de machine. Il y assez de chevaux dans ce beau boîtier en alliage d’aluminium, magnésium et touches de carbone pour faire tourner les applis du quotidien mais aussi les plus professionnelles, celles de créations numériques lourdes mises à part.
Nous avons reçu un modèle équipé en Core i5, avec une dalle de 13,4 pouces Full HD et vendu 1600 euros dans sa version noire, 1700 euros si vous préférez la fibre de verre blanche. Reste maintenant à déterminer si ce roi de l’ultramobilité conserve sa couronne cette année encore.
Autant parler franchement. Si vous ne jurez que par la finition des MacBook, c’est que vous n’avez jamais vu ou eu de XPS 13 de Dell entre les mains. Cette édition de la machine ne déroge pas à cette règle esthétique en vigueur depuis des années chez l’Américain. Oui, ce cru 2020 frôle la perfection, tant côté finitions que côté confort d’utilisation.
Année après année, Dell affine et aplatit doucement certaines parties de la machine, afin de la rendre plus fine sans pour autant faire de concession sur les matières utilisées pour façonner le boîtier. Le trio gagnant qui fait la force et constitue la carte d’identité des XPS est bien présent : structure en magnésium, finition en alliage d’aluminium et revêtement du plateau du clavier en fibre de carbone satiné. Il y aussi quelques éléments en plastique. Mais, présent sur les bords très fins de l’écran (quel espace de travail !) et sur 100 % du clavier, ce plastique est de bonne facture. Un poids ? 1,2 kilo, tout rond, on gagne 28 grammes par rapport au modèle de l’année dernière.
Quant à l’épaisseur, on relève 1,77 cm au plus haut (contre 1,9 sur la version 2019). Et sachez que cet ultra a beau être équipé d’un écran 13,4 pouces, il continue d’avoir les dimensions d’un PC portable de 12,1 pouces.
Un clavier à faire pâlir n’importe quel MacBook
Concentrons-nous pleinement sur le clavier. Sans détour, il est presque parfait. Si, si. Vos paumes prennent place sur une bonne portion du plateau intérieur, sans jamais être meurtries par les bords du boîtier. Les touches, elles, offrent une course courte, un bruit contenu, et tombent sous les doigts très naturellement. Elles peuvent paraître un peu grosses, c’est le cas, mais il suffit de quelques minutes pour s’acclimater à leur disposition. Et la saisie au kilomètre peut commencer, pendant des heures.
On note toutefois quelques petites évolutions plutôt malvenues, de notre point de vue. A commencer par le fait que le revêtement noir des touches marque très vite. Après avoir saisi plus de la moitié de ce test sur le clavier de la machine, nous avons eu la surprise de voir que plusieurs touches étaient striées de marques blanches. Les coupables : nos ongles. Mince. Il suffit de frotter pour que ça disparaisse mais… tout de même.
Autre « erreur tactique » : avoir placé le bouton de démarrage de la machine, qui abrite un capteur d’empreintes digitales, juste au dessus de la touche « Retour Arrière ». Il suffit que vous ayez un mouvement de doigt un peu ample et vous êtes sûr de le heurter par inadvertance. Le XPS 13 passe donc en veille mais, fort heureusement, il en sort en un quart de seconde si vous pressez le bouton à nouveau – volontairement cette fois.
Un mot sur le touchpad maintenant. La surface de glisse est adaptée, ni trop large, ni trop haute et toutes les manipulations multigestes Windows sont reconnues à sa surface. Il n’y a toutefois aucun moyen de le désactiver rapidement depuis le clavier, d’une simple combinaison de touches.
On termine par la connectique mise à disposition. Sans surprise, Dell continue sur sa politique du « tout USB Type-C ». Deux prises de ce type sont présentes de part et d’autre du clavier. Viennent s’y ajouter une prise casque et un lecteur de cartes microSD. On note toutefois que Dell fournit un adaptateur USB Type-C vers USB dans le carton, c’est bien. Le Wi-Fi 6 et le Bluetooth 5 sont aussi de la partie, le premier pour la connexion à la Toile, le second pour envoyer de la musique sur votre enceinte compatible. Par exemple.
Des pixels en plus, une très bonne qualité d’affichage
Entre l’édition 2019 et la version 2020, Dell est encore parvenu à raboter les bords en plastique qui encadrent la dalle Full HD. Cela lui permet de loger quelques pixels en plus et de passer d’une définition de 1920 par 1080 à 1920 par 1200 pixels. Appréciable, surtout si on aime le format 16:10 !
La webcam (de piètre qualité) parvient à se faire une petite place tout en haut de l’écran et elle est accompagnée de divers capteurs dont un qui détecte les ouvertures de capot et met en marche la machine, même si celle-ci était complètement éteinte.
Le revêtement mat de l’écran est vraiment efficace. Nous avons réussi à travailler en extérieur, le Dell XPS 13 sur les genoux, avec le soleil qui tapait sur la dalle. Il nous a suffi de pousser la luminosité à 70% pour obtenir une bonne luminosité. D’ailleurs, en matière de prestations techniques, et malgré le confinement, nous sommes parvenus à réaliser nos tests d’usage. Bien entendu, nous avons désactivé Dell Cinema Color, un utilitaire qui permet de modifier le profil colorimétrique de la dalle suivant le contenu affiché et même de le personnaliser le cas échéant (saturation, contraste, température des couleurs).
Voici ce que la sonde nous a révélé : une luminosité maximale moyenne de 529 cd/m2, un taux de contraste de 1730:1 et une fidélité des couleurs de 2,86 (Delta E). C’est excellent. La luminosité est tout simplement incroyable, le taux de contraste est le meilleur enregistré pour une dalle IPS à ce jour d’après notre base de données d’ultraportables.
Quant au delta E, il est dans la moyenne, tout pile. Ni plus, ni moins. Rappelons que, dans l’absolu, plus la valeur est proche de 2 mieux c’est et que si elle descend sous ce palier et tend vers 0, la perfection est presque atteinte.
Signalons enfin que l’écran s’est parfois mis à clignoter, brièvement, de façon anarchique. Le phénomène n’est survenu que lorsque nous étions dehors, au soleil, avec la machine sur les genoux. Serait-ce une manifestation visible d’une montée du mercure aussi bien à la surface qu’à l’intérieur de la machine (presque 43°C relevés) ? Impossible à dire sur notre (trop) courte période de test.
Le chrono est excellent bien qu’en baisse
Nous le verrons par la suite, la plate-forme technique de notre unité de test n’est pas la plus puissante proposée par Dell. Néanmoins, alliée à la dalle Full HD+, l’homogénéité du mélange est parfaite et garantit une très bonne endurance. Mais pas la meilleure du moment. Aïe. Le plus fort des marathoniens du marché demeure l’Elite Dragonfly de HP. Si pour vous, c’est « l’endurance d’abord, les performances ensuite », nous vous invitons à consulter notre classement des ultraportables les plus endurants du moment. Il n’en demeure pas loin que le Dell XPS 13 2020 se défend bien dans sa catégorie, comme en témoigne le graphique ci-dessous.
Voir le graphique en plein écran sur Flourish
Entre la version de début 2019 (en violet) et celle-ci (en bleu), nous avons toutefois mesuré une baisse d’autonomie significative. Notamment dans notre scénario d’utilisation polyvalente en continu. Il ne tient « qu’un peu plus » de 9 h 30 contre plus de 12 heures sur l’ancienne version, équipée d’un Core i7.
En lecture vidéo streamée, sans interruption, on gagne en revanche 10 minutes, pour passer à plus de 8 h 20. Ces deux temps (17 h 58 cumulées) positionnent le Dell XPS 13 un peu au-dessus de l’ensemble des ultras testés ces derniers mois. Mais pas en tête de peloton. Et nous ne pouvons pas cacher que nous sommes un peu déçus. Jusqu’à présent et d’année en année, cet ultra a su repousser les limites de l’autonomie toujours plus loin. Il semble qu’un palier ait été atteint. Pire, il y a même une légère régression.
Une chose reste certaine : si vous avez malencontreusement oublié le chargeur secteur (USB Type-C) à la maison alors qu’une longue journée de travail se profile, pas la peine de faire demi tour si la machine est à 80% ou plus. Le Dell XPS 13 2020 pourra tout à fait tenir la journée et vous accompagner tout au long de vos péripéties professionnelles. A condition, comme toujours, que vous ne lui demandiez pas l’impossible : un gros encodage 4K ou du gaming à plein. Car, ne vous y trompez pas, aussi excellent soit-il, cet ultraportable demeure une machine pour le tout-venant, rien de plus.
Ce petit ultraportable est un bon équipier polyvalent
Aucun programme ne lui résiste pour peu que les logiciels ne requièrent pas la mobilisation de ressources démesurées.
Notre unité de test est équipée d’un processeur Intel Core i5-1035G1, une puce de la famille Ice Lake d’Intel, de toute dernière génération. Elle est normalement cadencée à 1 GHz sur chacun de ses 4 coeurs (8 threads) mais Dell a légèrement boosté le tout pour atteindre presque 1,3 GHz en mode normal. L’enveloppe thermique change, et passe ainsi de 15 à 25 watts. C’est peut-être ce qui impacte la consommation et donc l’autonomie de la machine si significativement.
Pour épauler le processeur Intel dopé, le Texan a soudé 8 Go de mémoire LPDDR4x à la carte mère dont presque 400 Mo sont constamment vampirisés par le module graphique du processeur (le G1). Rajouter de la mémoire plus tard ? Impossible. Si vous pensez avoir besoin de plus dans le futur, comme chez Apple, il faudra tout de suite passer à 16 Go à l’achat. Et doubler la mise coûte cher au Texas : plus de 300 euros ! En effet, seules les machines en Core i7 sont proposées avec autant de mémoire.
Dell a cependant eu la bonne idée de ne pas souder le SSD à la carte mère. Nous en avons ici 512 Go mais il est possible de revoir la quantité à la hausse ou à la baisse dans le configurateur.
Toutefois, l’édition 2020 n’est pas bien loin des deux modèles de 2019 (en vert et jaune), pas du tout équipés de la même manière ! Preuve que la génération de puces Ice Lake – gravées en 10 nm – en a dans le circuit et peut clairement tenir tête à ses grandes sœurs (les Comet Lake, gravées en 14 nm).
Quoi qu’il en soit, toute considération technologique mise à part, cet XPS est fait du même métal que ses frères : c’est un gros travailleur. Un ultraportable qui saura vous accompagner partout, et vous donner entière satisfaction que vous soyez à la maison, dans les transports ou au bureau.
Si vous ne faites que de la bureautique, vous n’entendrez pas souvent le duo de ventilateurs chanter. D’ailleurs, même lorsqu’ils s’expriment, ces deux-là ne dépassent pas les 35 dB. C’est plus que raisonnable ! D’ailleurs, c’est la première fois que nous voyons un tel dispositif de refroidissement dans un ultraportable Dell de classe XPS. Ici, c’est sans doute un peu démesuré mais il y a fort à parier que, pour les configurations en Core i7 et équipées de dalle 4K, ce ne soit pas de trop…