La situation se dégrade à Paris, et s’améliore à Nice


CORONAVIRUS EN DIRECT. La situation se dégrade à Paris, mais aussi à Lyon, Lille et Grenoble, tandis qu’elle s’améliore à Bordeaux et à Nice. Les bars et restaurants devront restés fermés à Marseille et Aix. Le point sur l’épidémie en chiffres, carte… Toutes l’actu.

[Mis à jour le mercredi 30 septembre à 18h25] En France, l’épidémie continue sa progression entraînant une « dégradation significative » de la situation sanitaire, a indiqué le Premier ministre Jean Castex à l’Assemblée nationale mardi 29 septembre. Le pays enregistre 8 051 nouveaux cas et 85 nouveaux décès ces dernières 24 heures. La circulation virale est toujours en forte progression dans plusieurs villes comme à Paris, Lyon, Lille et Grenoble avec des données particulièrement inquiétantes depuis plus de deux semaines : augmentation des cas chez les 65 ans, du nombre de personnes admises en réanimation, des signalements en Ehpad, des taux de positivité des tests (7.5% au 28 septembre) et des cas confirmés. 1 265 clusters sont actuellement en cours d’investigation, dont 244 dans les Ehpad. Si« La situation sanitaire se dégrade significativement en France » , le chef du gouvernement a néanmoins écarté, pour le moment, la possibilité d’un reconfinement. « Le virus circule toujours, et notre bataille continue […] Nous avons appris du virus et nous nous sommes organisés pour pouvoir mobiliser jusqu’à 12 000 lits de réanimation. Mais cette mobilisation demande de déprogrammer d’autres soins. Nous devons tous l’avoir en tête et l’éviter au maximum, pour la santé des Français« , a indiqué Olivier Véran, ministre de la Santé dans le Grand Jury sur RTL, le 27 septembre. La nouvelle carte des zones d’alerte en France a été présentée le 23 septembre par le ministre de la Santé, Olivier Véran. 69 départements sont classés en zone rouge, indiquant une circulation active du virus et une dynamique épidémique défavorable, sur un total de 101 départements en « situation de vulnérabilité ». Les hôpitaux d‘Île-de-France, de Lyon, les CHU de Roanne, Grenoble et Montpellier ont réenclenché le niveau 1 du plan blanc. De nouvelles mesures sont entrées en vigueur dans 11 grandes villes de France (Paris, Montpellier, Nice, Lyon, Lille, Rouen…) depuis le samedi 26 septembre, pour une durée de 2 semaines (renouvelable). Nombre de cas, décès, personnes en réanimationclustersR0 en France… Chiffres du jour.

Dernières infos en direct :

  • Point dans les écoles. Selon le ministre de l’Éducation nationale, »Les cas sont assez stables (dans les établissements scolaires), avec un peu plus de 1000 cas par jour depuis début septembre, sur 12,6 millions d’élèves et 880 000 professeurs, soit une très faible proportion », a indiqué le ministre Jean-Michel Blanquer dans Le Figaro. À ce jour,  10 écoles sont fermées, contre 19 il y a une semaine, et 89 il y a 15 jours. 
  • Recours rejeté à Marseille. Le recours déposé par des restaurateurs de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, entre autres, contre l’arrêté imposant la fermeture totale pour 15 jours des bars et restaurants à Marseille et Aix-en-Provence a été rejeté mercredi par le tribunal  administratif de Marseille.
  • Les chiffres à Marseille. Les hôpitaux de l’Assistance Publique Hôpitaux de Marseille (AP-HM) ont publié mercredi un point de situation dans leurs établissements : l’hôpital Nord, l’hôpital de la Timone, l’hôpital de la Conception et Hôpitaux Sud comptaient au total 153 patients Covid-19, dont 43 en réanimation et 110 patients en hospitalisation et aux urgences.
  • Vaccin en test. Le laboratoire pharmaceutique allemand CureVac a annoncé avoir commencé les essais cliniques de deuxième phase de son vaccin expérimental contre le Covid-19. Un premier participant a été vacciné, sur les 690 participants. La troisième et dernière phase d’essais du candidat vaccin démarrera au quatrième trimestre avec jusqu’à 30.000 volontaires prévus. La Commission européenne a réservé 225 millions de doses du potentiel vaccin contre le Covid-19 de CureVac.
  • La téléconsultation remboursée jusqu’à fin 2022. Selon le budget prévisionnel de la Sécurité sociale pour 2021 présenté par le gouvernement mardi, les téléconsultations pourraient être prises en charge intégralement par l’Assurance maladie jusqu’à fin 2021. Leur remboursement à 100% devait prendre fin au 31 décembre 2020.
  • Une molécule prometteuse selon l’Institut Pasteur de Lille. Après avoir mené des tests in vitro, des chercheurs de l’Institut Pasteur de Lille ont indiqué avoir trouver une molécule efficace contre le Covid-19. Cette molécule, déjà utilisé dans des traitements pour d’autres maladies, pourrait aider la réalisation d’un médicament contre une infection au coronavirus. « Nous l’avons testée sur des cellules humaines du poumon et les résultats se sont révélés très prometteurs, raconte à La Voix du Nord, Benoît Déprez, directeur scientifique de l’Institut Pasteur. Le recul sur ce produit est suffisant pour savoir qu’il peut se montrer efficace avec la posologie normale administrée, aussi bien chez l’enfant que chez l’adulte. Et les alertes concernant les effets secondaires sont rares ». Des essais cliniques sont nécessaires pour confirmer son efficacité chez l’homme.
  • Paris bientôt en alerte maximale ? La ville de Paris pourrait prochainement être classée en « zone d’alerte maximale » car son taux d’incidence est proche des 250 cas pour 100 000 habitants, seuil à partir duquel une zone est en alerte maximale. Au 25 septembre, le taux d’incidence à Paris était de 248,3 cas/100 000 habitants. Le taux d’incidence des personnes âgées est de 95, le seuil d’alerte étant fixé à 100. De plus, 30% des lits de réanimation sont occupés par des patients Covid. Il s’agit de l’un des trois critères qui peut pousser le gouvernement à passer une ville en zone d’alerte maximale. 
  • Nouveau décès dans un Ehpad en Aveyron. Un 17e décès a été enregistré à l’Ehpad Gloriande de Sévérac d’Aveyron parmi les résidents. Pour rappel, le cluster avait été détecté le 4 septembre. Les équipes de l’Ehpad avaient été renforcées par un médecin gériatre, un cadre de santé et un médecin coordonnateur d’un autre Ehpad à la mi-septembre, selon l’Agence régionale de Santé. 
  • Masque obligatoire dans l’Oise. Le port du masque est désormais généralisé dans 13 villes du département comptant plus de 10 000 habitants : Beauvais, Compiègne, Creil, Nogent-sur-Oise, Crépy-en-Valois, Méru, Senlis, Chantilly, Chambly, Noyon, Montataire, Pont-Sainte-Maxence, Clermont. Les rassemblements « statiques » dans les parcs, les jardins ou les plans d’eau sont interdits pour les groupes de plus de 10 personnes, la vente d’alcool est interdite entre 00h30 et 6h et les brocantes, foires ou braderies de plus de 200 exposants sont interdites. Il est toujours interdit d’organiser des rassemblements privés de plus de 30 personnes. Ces mesures sont valables pour 15 jours, renouvelables. 
  • Plus de dépistage mobile en Mayenne. Les habitants du département ne disposent plus du centre de dépistage mobile au Covid-19, mis en place début septembre par l’Agence régionale de Santé. Pour se faire dépister, les habitants peuvent se rendre au laboratoire Synlab. 
  • Cluster dans une prison en Haute-Vienne. Quatre détenues auraient été testés positifs au Covid-19 à la maison d’arrêt de Limoges ce lundi 28 septembre. Une campagne de dépistage a été lancée pour tester les autres détenus, particulièrement les 18 cas contacts répertoriés à date. « Les détenus contaminés sont des femmes. Mais avec les activités mixtes organisées, le virus a pu se propager, explique Fatima Benyoussa, surveillant brigadier et secrétaire locale CGT à la maison d’arrêt de Limoges. 
  • Plus de 3000 lits d’hôpitaux supprimés en France. Plus de 3 400 lits d’hospitalisation complète auraient été fermés en 2019 dans les établissements de santé en France. Ces derniers auraient parallèlement créé 1 500 places d’hospitalisation partielle, indique une étude du Ministère de la Santé publiée ce mardi 29 septembre. 
  • Clusters à l’école. Près d’un tiers des clusters « en cours d’investigation » seraient survenus en milieu scolaire et universitaire, indique le dernier bulletin de Santé Publique France. « Ce ne sont pas des clusters par promotion mais des clusters par groupe d’amis (…) Rien ne nous dit que les contaminations se fassent au sein des établissements de l’enseignement supérieur« , constate néanmoins Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement Supérieur sur LCP. 
  • Recours contre la fermeture des bars et restaurants. Le tribunal administratif de Marseille examine ce mardi le recours déposé par Renaud Muselier le président de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur contre l’arrêté préfectoral ordonnant la fermeture pour deux semaines des bars et des restaurants à Aix-en-Provence et Marseille. 
  • Point de situation. Olivier Véran, le ministre de la santé donnera une conférence de presse jeudi 1er octobre. Il devrait présenter une cartographie sur d’éventuelles nouvelles mesures dans de nouvelles métropoles, revenir sur la stratégie en matière de tests (priorisation, nouveaux tests), faire un point sur la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière. Par ailleurs, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a annoncé la publication quotidienne de l’ensemble des indicateurs mesurant l’évolution de l’épidémie de Covid-19 « afin d' »accroître la transparence ».
  • Des volontaires pour tester le vaccin contre le Covid-19. « Dans les meilleurs scénarios optimistes, on pourrait avoir un vaccin au cœur de l’hiver« , estime Gilles Bloch, le PDG de l’Inserm ce lundi 28 septembre sur FranceInfo. Les essais cliniques du vaccin vont bientôt démarrer en France. « On s’est mis en configuration à la demande des deux ministères tutelles de l’Inserm – le ministère chargé de la Recherche et celui de la Santé. On a mis en place une plateforme de recrutement pour des volontaires sains, pour pouvoir accueillir des essais de grande taille en France »

Quelles sont les nouvelles mesures en France ?

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Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé lors d’une conférence de presse du mercredi 23 septembre, une série de nouvelles mesures restrictives face à la reprise de l’épidémie en France. Certaines mesures sont entrées en vigueur le samedi 26 septembre, d’autres le lundi 28 septembre pour une durée de 2 semaines minimum (au moins jusqu’au 11 octobre). « Dans sept jours, après une nouvelle analyse des indicateurs, si la situation s’améliore nettement, nous en tiendrons compte. Sinon, la fermeture sera prolongée de sept jours« , a précisé Olivier Véran sur son compte Twitter le 25 septembre.

En Guadeloupe et dans la métropole Aix-Marseille (« zones d’alerte maximale ») : 

  • Fermeture totale des bars et restaurants en Guadeloupe, et à Aix-en-Provence et Marseille. La vente à emporter et la livraison restent possibles. 15 autres communes des Bouches-du-Rhône sont concernées par cette restriction entre 22h et 6h du matin, dont Arles, Martigues, La Ciotat, Gardanne… 
  • Fermeture de l’ensemble des établissements recevant du public en Guadeloupe, et dans la région Aix-Marseille, sauf s’il existe un protocole sanitaire strict déjà mis en place, comme dans les théâtres, les musées, les cinémas… Ces lieux culturels qui ne sont pas concernés par les mesures de fermeture.

A Paris et les départements de la petite couronne (Hauts-de-Seine (92), Seine-Saint-Denis (93) et le Val-de-Marne (94)), Lyon, Lille, Montpellier, Bordeaux, Grenoble, Rennes, Rouen, Saint-Etienne, Toulouse, Nice (« zones d’alerte renforcée ») : 

  • Rassemblements limités à 1000 personnes (simultanément) depuis le 26 septembre.
  • Interdiction des grands événements déclarés comme les fêtes locales ou les fêtes étudiantes
  • Interdiction des rassemblements de plus de 10 personnes dans l’espace public (plages, parcs, jardins, digues, forêts, espaces fluviaux, brocantes, vide-greniers, cérémonies…) depuis le 26 septembre. Sont exclues les manifestations revendicatives déclarées et les cérémonies funéraires, les transports en commun et les marchés alimentaires.
  • Fermeture anticipée des débits de boissons (bars et bistrots ayant uniquement une licence IV) à 22 heures (voire plus tôt si le Préfet le décide) depuis le lundi 28 septembre. Cette mesure ne concerne pas les restaurants ayant une licence de grande restauration qui pourront rester ouverts, à condition de respecter un protocole sanitaire strict.
  • Fermeture des clubs de sport, des salles de sport et des gymnases depuis le 26 septembre sauf pour les activités scolaires et périscolaires et pour les entraînements des sportifs professionnels de haut niveau. Précisions : les piscines restent ouvertes dans les conditions habituelles à Paris et Rennes, en revanche, elles restent ouvertes que pour les scolaires, les mineurs et les sportifs de haut niveau à Lille et à Lyon.
  • Fermeture des salles polyvalentes dédiées aux activités festives et associatives depuis le lundi 28 septembre.
  • Interdiction de la  vente d’alcool à emporter et consommation d’alcool sur la voie publique entre 20h et 6h (dans certaines villes comme Paris, Lille ou Toulouse par exemple) depuis le 28 septembre.
  • Interdiction de la diffusion de musique sur la voie publique ou audible depuis la voie publique de 22h à 6h (le décret a été pris à Paris et sa petite couronne, Lille, Toulouse…) depuis le 28 septembre.
  • Interdiction d’organiser ou de participer à un événement à caractère festif ou récréatif dans un établissement recevant du public. Particulièrement, les fêtes de mariage (hors cérémonie civile ou religieuse), les soirées étudiantes, les événements festifs organisés dans des lieux spécialement loués pour l’occasion.

Dans 69 départements (« zones alerte ») :

  • Rassemblements limités à 30 personnes dans l’espace public (fêtes, mariages, tombola, évènements associatifs, communion, anniversaires). Les salles des fêtes et polyvalentes doivent désormais respecter cette jauge de 30 personnes. 
  • Autorisation des représentations théâtrales, les concerts et tous les rassemblements culturels et artistiques, dans la limite de 1000 personnes, avec des places assises exclusivement, un espacement entre les tribus et le port du masque.

Par ailleurs, dans ces métropoles, le ministre a indiqué que le télétravail devait être favorisé autant que possible, en particulier pour les publics vulnérables. Il faut également limiter les rassemblements privés, « tous les contacts sociaux sans masque doivent être évités au maximum » a expliqué Olivier Véran. Les contrevenants seront verbalisés et les établissements recevant du public en infraction avec les règles sanitaires feront systématiquement l’objet de procédures administrative pouvant aller jusqu’à une fermeture.

Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a présenté le 23 septembre, la nouvelle carte de la France découpée en 5 zones selon le taux d’incidence qui mesure l’intensité de la circulation du virus, le taux d’incidence chez les personnes âgées de 65 ans et + et la part des patients Covid+ dans les réanimations.

carte zone d'alerte france covid
Carte de la France découpée par zones d’alerte au 23 septembre 2020 © Ministère de la Santé

→ vert (gris sur la carte) : 32 départements

rose : zone en « alerte » car plus de 50 nouveaux cas de Covid-19 pour 100 000 habitants, 69 départements.

carte france covid zone alerte rose
Carte des zones en alerte (couleur rose) en France au 23 septembre 2020 © Ministère de la Santé

→ rouge : zone en « alerte renforcée » car plus de 150 nouveaux cas de Covid-19 pour 100 000 habitants et plus de 50 nouveaux chez des personnes de plus de 65 ans. Ce sont à date Lille, Lyon, Nice, Bordeaux, Toulouse, Saint-Etienne, Rennes, Paris et la petite couronne, Rouen, Grenoble et Montpellier.

carte rouge covid départements
Carte des zones en alerte renforcée (couleur rouge) au 23 septembre 2020 © Ministère de la Santé

→ rouge écarlate : zone en « alerte maximale » car plus de 250 nouveaux cas de Covid-19 pour 100 000 habitants, plus de 100 nouveaux chez des personnes de plus de 65 ans et 30% de patients Covid+ en réanimation. Ce sont à date la métropole Aix-Marseille et la Guadeloupe.

→ noir : zone en état d’urgence sanitaire car plus de 250 nouveaux cas de Covid-19 pour 100 000 habitants, plus de 100 nouveaux chez des personnes de plus de 65 ans et 60% de patients Covid+ en réanimation. Aucun département n’est en noir pour le moment.

Tous les indicateurs épidémiques sont à la hausse en France : les indicateurs de médecine de ville, les données virologiques, les activités hospitalières, les clusters ainsi que les décès liés au COVID-19. L’augmentation du nombre de nouveaux cas confirmés de COVID-19 se poursuit : chez les personnes de 75 ans et plus, le nombre de cas a été multiplié par 4 depuis la mi-août. Le nombre d’épisodes signalés de COVID-19 par les établissements médico-sociaux est aussi en hausse. Le taux d’incidence (nombre de nouvelles contaminations par semaine) est en hausse constante, le facteur R est au-dessus de 1. Selon les derniers chiffres de Santé publique France, au mardi 29 septembre, la France fait état de 8 051 nouveaux cas de coronavirus recensés en 24h (surtout chez les jeunes adultes) et 85 nouveaux décès à l’hôpitalIl est observé une nette augmentation du nombre de nouveaux clusters détectés en France.

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• 31 893 personnes sont décédées en France

• 3 984 nouvelles hospitalisations en 7 jours

1 265 clusters en cours d’investigation (+72 en 24 heures)

 L’augmentation de cas chez les personnes âgées est inquiétante.

 

Le nombre de nouvelles contaminations de coronavirus augmente fortement en France. Au 29 septembre, Santé Publique France rapporte un total de 550 690 cas confirmés de coronavirus depuis le début de la pandémie. 8 051 de plus sur les dernières 24 heures. L’augmentation de cas chez les personnes âgées est inquiétante car ces personnes sont parmi les plus à risque de complication de COVID-19, indique Santé Publique France dans son point du 24 septembre. Sur un total de 67 millions d’habitants, cela représente 0,74%. Le pic épidémique a été observé la semaine du 23-29 mars, soit une semaine après la mise en œuvre des mesures de confinement de la population générale, le 17 mars 2020. Depuis mi-juin, le nombre de nouveaux cas confirmés de COVID-19 augmente régulièrement. 

Nombre incident de cas confirmés de COVID-19 par semaine, rapportés à Santé publique France, du 10 mai au 20 septembre 2020 (données au 23 septembre 2020)

courbe cas covid
Nombre incident de cas confirmés de COVID-19 par semaine, rapportés à Santé publique France, du 10 mai au 20 septembre 2020 (données au 23 septembre 2020) © Santé Publique France

Nombre de cas et de personnes-contacts à risque identifiés par semaine du 13 mai 2020 au 20 septembre 2020 (source : ContactCovid – Cnam)

Nombre de cas et de personnes-contacts à risque identifiés par semaine du 13 mai 2020 au 20 septembre 2020 (source : ContactCovid – Cnam)
Nombre de cas et de personnes-contacts à risque identifiés par semaine du 13 mai 2020 au 20 septembre 2020 (source : ContactCovid – Cnam) © Santé publique France

Les notifications de nouvelles admissions en réanimation continuent d’augmenter en France depuis la semaine 28 (6-12 juillet). Au 29 septembre, 1204 personnes sont en réanimation à cause du Covid-19 (+40 en 24 heures et +815 sur les 7 derniers jours). « La part en réanimation des cas de Covid-19 a atteint les 30% dans la région Paca », a indiqué Olivier Véran lors de sa conférence de presse du 17 septembre. « Dans les hôpitaux d’Ile-de-France, 20% des lits de réanimation sont occupés par des cas de Covid-19, le seuil de 25% (niveau d’alerte) n’est pas atteint« , a indiqué le directeur général de l’Agence régionale de Santé (ARS) de l’Île-de-France, Aurélien Rousseau le 20 septembre.

• Le taux hebdomadaire d’admissions en réanimation a augmenté dans toutes les régions excepté en Corse, en Provence-Alpes-Côte d’Azur et en Bretagne (taux stables).

• Les plus fortes augmentations de ces taux par rapport à la semaine précédente ont été observées en Bourgogne-Franche-Comté et Pays de la Loire.

• Les plus forts taux étaient rapportés en Provence-Alpes-Côte d’Azur, en Ile-de-France, en Auvergne-Rhône-Alpes et en Occitanie.

Dans les établissements de santé, le gouvernement a activé plusieurs plans : le plan blanc élargi généralisé (plan de mobilisation interne) depuis le 19 mars, dans tous les établissements de santé (publics et privés), le plan bleu dans les Ehpad (Etablissement Hébergeant des Personnes Âgées Dépendantes) le 6 mars, la réserve sanitaire et la réserve civique (aide alimentaire d’urgence, garde exceptionnelle d’enfants, lien avec les personnes fragiles isolées, solidarité de proximité).

Selon les chiffres communiqués par le gouvernement, consolidés avec l’Agence Santé Publique France et les ARS (Agences régionales de Santé), voici l’évolution des hospitalisations (dont la réanimation) et des décès en France par région.

Evolution des hospitalisations (dont en réanimation) et décès à l’hôpital du Covid-19 par région au 29 septembre (source : Santé publique France)

Régions Hospitalisations en cours Evolution des nouveaux patients sur les  dernières 24 H Réanimation Soins intensif Evolution des nouveaux patients sur les  dernières 24 H Décès
Île-de-France 2 082 +25 377 +8 8 071
Grand Est 274 -5 35 -2 3 735
Auvergne-Rhône-Alpes 831 +8 141 -1 1 915
Hauts-de-France 618 +4 108 +3 2 013
Bourgogne-Franche-Comté 120 +2 24 +2 1 080
Provence-Alpes-Côte d’Azur 783 -5 169 0 1 142
Occitanie 393 +11 121 +15 592
Bretagne 190 +1 13 -2 288
Nouvelle-Aquitaine 325 -18 58 +2 495
Normandie 252 +5 41 +1 472
Centre Val-de-Loire 132 +1 16 -1 596
Pays de la Loire 180 -5 19 -2 511
Corse 24 +2 3 0 65
Martinique 32 +4 16 +1 21
Guadeloupe 164 +44 33 +3 69
La Réunion 53 -3 16 0 21
Guyane 20 +4 5 +1 62
Mayotte 9 +4 3 0 29
TOTAL 6 500 +79 1 204 +28 21 142 (+59)

Le premier décès du coronavirus est survenu à Paris le 14 février 2020, il s’agissait d’un patient chinois de 80 ans. Au 29 septembre 2020, 31 893 personnes sont décédées en France (+85 en 24 heures). Le nombre hebdomadaire de décès est en forte augmentation depuis deux semaines.

Le nombre hebdomadaire de décès en forte augmentation.

Surtout dans 10 régions : Bretagne, Centre-Val-de-Loire, Corse, Guadeloupe, Guyane, Ile-de-France, Martinique, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Normandie. La proportion de décès chez les hommes est supérieure à celle des femmes depuis le début de la pandémie (54%). Au moins 92% des cas de COVID-19 décédés sont âgés de 65 ans ou plus. Le nouveau coronavirus aurait causé entre 25 000 et 30 000 décès supplémentaires en France entre le 2 mars et le 31 mai, selon une synthèse publiée par Santé Publique France le 23 juillet. 

Nombre quotidien de décès certifiés par voie électronique, avec une mention de COVID-19 dans les causes médicales de décès, en France, du 1er mars au 21 septembre 2020 (données au 22 septembre 2020)

 Nombre quotidien de décès certifiés par voie électronique, avec une mention de COVID-19 dans les causes médicales de décès, en France, du 1er mars au 21 septembre 2020 (données au 22 septembre 2020)
Nombre quotidien de décès certifiés par voie électronique, avec une mention de COVID-19 dans les causes médicales de décès, en France, du 1er mars au 21 septembre 2020 (données au 22 septembre 2020) © Santé Publique France

• Carte des décès en France par départements

Les régions les plus touchées par la circulation virale sont actuellement la Provence-Alpes-Côte d’Azur et l‘Ile-de-France. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, et plus spécifiquement dans les Bouches-du-Rhône, la circulation virale s’est intensifiée depuis mi-juillet avec un quasi doublement des cas chaque semaine. Au 29 septembre 2020, 69 départements ont un nombre de cas de Covid-19 au-dessus du seuil d’alerte de 50/100 000 habitants : Paris, Seine et Marne, Yvelines, Essonne, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne, Val-d’Oise, Loiret, Indre-et-Loire, Côte d’Or, Territoire de Belfort, Saône-et-Loire, Doubs, Calvados, Seine-Maritime, Eure, Nord, Pas-de-Calais, Bas-Rhin, Haute-Marne, Marne, Meurthe-et-Moselle, Sarthe, Maine-et-Loire, Loire-Atlantique, Ille et Vilaine, Gironde, Pyrénées-Atlantiques, Vienne, Hérault, Aveyron, Tarn, Gers, Haute-Garonne, Gard, Tarn-et-Garonne, Pyrénées-Orientales, Aude, Rhône, Ain, Puy-de-Dôme, Loire, Isère, Alpes-Maritimes, Bouches du Rhône, Var, Vaucluse, Corse-du-Sud, Haute-Corse, Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion, Mayotte.

• Ile-de-France : rappel des mesures en vigueur, situation à Paris

La circulation du virus est « très active en Ile-de-France, en particulier à Paris et en petite couronne depuis le début du mois de septembre » indique un communiqué de l’ARS de la région le 18 septembre. Le ministre de la santé Olivier Véran confirme le 23 septembre que « le système de santé francilien est fortement mis en tension ». « La part des activités liées au coronavirus aux Urgences a doublé en 15 jours, le nombre de patients hospitalisés au sein de la région est aussi en augmentation très rapide, sur les près de 2000 patients hospitalisés avec le Covid, 305 le sont en réanimation soit 27% de la capacité totale de réanimation de la région. Au rythme actuel, on peut s’attendre à ce que 85% des capacités régionales de réanimation soient utilisées pour des patients Covid aux alentours du 11 novembre » prévient le ministre.

► la circulation du virus parmi les classes d’âge des 20-40 ans est très active, avec un taux de positivité qui atteint 9,6% pour les 20-29 ans.

Depuis le samedi 26 septembre, pour deux semaines, à Paris et petite couronne (94, 93, 92) : 

  • Rassemblements limités à 1000 personnes
  • Interdiction des grands évènements déclarés comme les fêtes locales ou les fêtes étudiantes
  • Interdiction des rassemblements de plus de 10 personnes dans l’espace public (plages, parcs)
  • Fermeture anticipée des bars à 22 heures (voire plus tôt si le Préfet le décide) à partir de lundi 28 septembre
  • Fermeture des salles de sport et des gymnases
  • Fermeture des salles polyvalentes dédiées aux activités festives et associatives le lundi 28 septembre.
  • Interdiction de vendre de l’alcool à emporter et consommation d’alcool sur la voie publique entre 20h et 6h.
  • Interdiction de la diffusion de musique sur la voie publique ou audible depuis la voie publique de 22h à 6h (le décret a été pris à Paris et sa petite couronne)
  • Interdiction d’organiser ou de participer à un événement à caractère festif ou récréatif dans un établissement recevant du public. Particulièrement, les fêtes de mariage (hors cérémonie civile ou religieuse), les soirées étudiantes, les événements festifs organisés dans des lieux spécialement loués pour l’occasion.
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Après une augmentation progressive des cas de Covid-19 début février, l’Île-de-France a connu en mars une diffusion rapide des cas en communauté, l’épidémie atteignant un pic la semaine du 23 au 29 mars. Les Franciliens comptent pour environ 40 % des décès pour Covid-19 recensés en France depuis le 1er mars, que ce soit à l’hôpital ou en Ehpad. La classe d’âge des 20-30 ans reste la classe la plus fortement touchée par la diffusion du virus, et celle où la progression est la plus importante. Le nombre de nouveaux clusters est en augmentation. 

Les clusters en milieu scolaire et universitaire représentent 32% des clusters en cours.

Santé Publique France rapporte 1 265 clusters en cours d’investigation en France le mardi 29 septembre, 72 de plus sur les dernières 24 heures. Les clusters en milieu scolaire et universitaire représentaient 32% de ces clusters. Le nombre de clusters dans les Ehpad repart à la hausse depuis 7 semaines. Au 29 septembre, 244 clusters sont en Ehpad. La région Provence-Alpes-Côte d’Azur comptabilisait 40% des clusters en cours d’investigation en Ehpad. Les sources principales de ces clusters sont dans l’ordre : l’entreprise, le milieu familial et les événements publics/privés rassemblant de manière temporaire des personnes.

Le taux de reproduction du coronavirus (R effectif ou R0) reste au-dessus de 1. Il montre la vitesse de circulation du virus et prouve aujourd’hui que l’épidémie circule activement en France. « Il était beaucoup plus élevé lors de la première vague, a précisé Olivier Véran le 23 septembre, il était à 3 voire au-delà ». Le R est évalué à partir de plusieurs observations. Celui calculé à partir du nombre de tests positifs est à 1.06 (en légère baisse par rapport à la semaine dernière) et celui calculé à partir des passages aux Urgences baisse à 1.25 (vs 1.40 la semaine passée). Quels sont les départements ou régions où le virus circule le plus ? Comment ce nombre est-il calculé ? Définition, courbe d’évolution et carte par région.

Le dépistage du coronavirus est en première ligne de la stratégie du gouvernement pour faire face au rebond épidémique confirmé sur le mois de septembre. 590 laboratoires testent les Français sur l’ensemble du territoire. Problème : si ces tests sont possibles pour tous, avec ou sans symptômes, avec ou sans ordonnance, ils sont aujourd’hui de plus en plus difficiles à réaliser à cause de la forte affluence devant les laboratoires et d’un manque de réactifs.  Le ministre de la Santé a reconnu jeudi 24 septembre que les patients symptomatiques et les cas contacts représentent désormais « un nombre conséquent » de tests à réaliser et annoncé une amélioration de la situation : « Les délais se réduisent déjà, les prochains chiffres seront bien meilleurs que les derniers ». Lors de son allocution du 17 septembre, Olivier Véran avait rappelé : « Il ne sert à rien de se tester trop souvent. Le test doit être fait si vous avez un doute, si vous avez des symptômes et si le cas contact est avéré, si vous avez été appelé par l’Assurance maladie ou l’ARS, les cas contacts de cas contacts ne sont pas des cas contacts. »

Comme il n’y a ni vaccin, ni médicament efficace contre le coronavirus, le meilleur moyen de s’en protéger pour prévenir une deuxième vague est l’application de mesures barrières : respect de la distanciation physique minimale d’un mètre, port du masque, lavage des mains réguliers, réduction des rassemblements. Les personnes âgées ou atteintes de pathologies chroniques (atteintes respiratoire, cardiaque, obésité, diabète…) sont appelées à la plus grande prudence tant que le virus circule.

Si au début, on ne parlait que de fièvre, toux sèche, rhume, état grippal et de fatigue, les symptômes de l’infection par le coronavirus ont évolué. On sait désormais que le virus peut avoir des effets sur la peau (urticaire, autres affections dermatologiques), la sphère digestive (vomissements, diarrhées…), l’odorat, le goût et même le cerveau. 

  • Si vous présentez des symptômes (toux, fièvre, mal de tête) : éviter les contacts, rester à domicile, prenez du paracétamol si besoin, appeler un médecin pour prendre rendez-vous dans l’éventualité qu’il vous fasse passer un test de dépistage. 
  • Appeler le 15 en cas de difficultés respiratoires : « Si cette toux et cette fièvre s’accompagnent d’une gêne respiratoire qui devient permanente avec souffle court, difficulté à inspirer et à expirer, d’une aggravation importante de la toux, cela peut signifier une évolution de la maladie sous la forme d’une pneumopathie. Il s’agit alors d’une urgence respiratoire potentielle et comme dans tous les cas d’urgence, il faut alors appeler le 15 qui prendra les meilleures dispositions pour répondre à la situation », prévient le Dr Patrick Aubé, médecin généraliste.  
DATES CLÉS DE L’ÉPIDÉMIE EN FRANCE
  • Le 31 décembre 2019, l’Organisation mondiale de la Santé en Chine est informée de plusieurs cas de pneumonies dans la ville de Wuhan. 44 personnes sont infectées entre cette date et le 3 janvier 2020.
  • Le 7 janvier 2020, les autorités chinoises identifient un « nouveau type de coronavirus ».
  • Le 13 janvier, un cas importé est recensé en Thaïlande.
  • Le 15 janvier, le virus cause la mort d’une première personne à Wuhan, un homme de 69 ans. 
  • Le 23 janvier, trois villes chinoises dont Wuhan sont placées en quarantaine.
  • Le 25 janvier, trois personnes contaminées sont recensées en France, deux à Paris et une Bordeaux. Ce sont les premiers cas enregistrés sur le continent européen.
  • Le 30 janvier, l’Organisation mondiale de la Santé décrète l’urgence de santé mondiale. Cette mesure n’avait été décrétée que 5 fois depuis sa création (pour Ebola (deux fois), la grippe H1N1, Zika et la poliomyélite). 
  • Le 23 février, la France déclenche le plan ORSAN, un dispositif exceptionnel d’organisation des soins.
  • Le 28 février, la France passe en stade 2 de l’épidémie.
  • Le 11 mars, l’OMS classifie de pandémie la diffusion de la maladie à coronavirus Covid-19 dans le monde.
  • Le 12 mars, le président de la République Emmanuel Macron annonce la fermeture nationale des crèches et établissements scolaires de France à compter du 16 mars et « jusqu’à nouvel ordre ».
  • Le 14 mars, la France passe au stade 3 de l’épidémie.
  • Le 16 mars : la France met en place un dispositif de confinement interdisant les déplacements.
  • Le 18 mars le premier transfert de patients Covid-19 en France est réalisé grâce à l’Armée, par voie terrestre et aérienne. 
  • Le 26 mars, un premier cas jeune meurt en France, une adolescente de 16 ans, en Ile-de-France originaire de Morsang-sur-Orge.
  • Le 27 mars, le confinement de la population française est renouvelé jusqu’au 15 avril.
  • Le 13 avril, Emmanuel Macron annonce le prolongement du confinement jusqu’au 11 mai.
  • Le 11 mai, la France commence son déconfinement.
  • Le 15 juin, toute la France passe en zone verte, sauf Mayotte et la Guyane. A Paris, les restaurants et bars peuvent rouvrir complètement.
  • Le 22 juin, les écoles sont de nouveaux obligatoires en France pour tous les élèves. Les cinémas, salles de jeux, casinos rouvrent. Les sports collectifs peuvent être autorisés tout en respectant certaines conditions sanitaires.
  • Le 10 juillet, la France a franchi la barre des 30 000 morts. Dans la nuit du 10 au 11 juillet à minuit, l’état d’urgence sanitaire prend fin en France.
  • Le 20 juillet, le port du masque est obligatoire dans les lieux publics clos en France.

Cet article est mis à jour quotidiennement par Aurélie Blaize, Anaïs Thiébaux et Samantha Pagès





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Cet article a été écrit par affinite