Une problématique actuelle
Les qualités de la pierre naturelle, c’était justement le sujet d’une discussion et conférence auxquelles ont participé par l’architecte lyonnais Gilles Perraudin, l’agence parisienne Barrault Pressacco et le bureau bruxellois 51N4E, 6 février 2018 à Bruxelles. C’était aussi l’occasion d’échanger des idées entre des architectes de générations différentes, mais qui s’accordent sur les vertus indéniables de la pierre dans l’architecture contemporaine. Revalorisation du matériau séculaire, renaissance innovante et expérimentation de construction très ancienne permettent aujourd’hui de propulser ce matériau unique dans le 3ème millénaire.
Un matériau moderne
Alors que l’architecte Gilles Perraudin construit à la campagne, des maisons rurales et monastiques, le bureau Barrault Pressacco, a édifié, en plein cœur de Paris, des logements sociaux qui utilisent la pierre massive. Alors que le domaine de bâtiment produit 43 % de la pollution environnementale, la pierre et sa pérennité offrent des avantages indiscutables pour la réduire. Ressource sans limite, utilisée dans l’architecture vernaculaire de nombreux pays, la pierre qui compose le sol de la terre est un matériau qui ne nécessite pas de finition et d’enduit. Et elle peut se combiner avec le béton, le verre, le bois… et sa réutilisation sans recyclage ne nécessite donc aucune énergie. Du pont du Gard, ouvrage de style roman, au Musée du vin en Corse à Patrimonio, conçu par l’architecte Gilles Perraudin, la pierre intemporelle traverse les siècles pour devenir un matériau d’avenir. Ce professionnel de la construction accuse même l’architecture moderniste d’avoir tué la pierre ! Après les années 1950, d’autres architectes modernes comme Fernand Pouillon à Alger ou Hassan Fathy en Egypte ont réalisé des bâtiments en pierre qui n’étaient pas réservé à une élite en démontrant que construire pour durer était bien plus économique que construire avec des matériaux bon marché, dont la durée de vie est limitée et sont sujets à de nombreux entretiens coûteux. Un point de vue largement partagé par les architectes Cyril Pressaco et Thibaut Barrault de l’agence Barrault Pressacco : « L’énergie embarquée ou consommée pour extraire, découper et mettre en œuvre la pierre est faible. Pendant ces opérations, elle ne subit que peu de transformations et conserve toutes ses propriétés intrinsèques. La pierre, après avoir été simplement matière, devient matériau, en assume son épaisseur théorique et cultivée. Elle se charge, après extraction de son sol et des carrières, d’une nouvelle mission porteuse de sens et de signification ». Et les défauts de la pierre, s’il en est, deviennent des qualités intrinsèques.
Un matériau du futur
Des premières habitations troglodytes en pierre aux maisons d’aujourd’hui aux lignes épurées et minimalistes, la pierre a traversé le temps aussi pour toutes ses qualités thermiques. Matériau doté d’une belle inertie, il conserve naturellement la fraîcheur en été et isole du froid en hiver. Outre son entretien minimal qui ne nécessite aucune maintenance pendant 50 à 60 ans, il n’est pas sensible aux tremblements de terre. « C’est plus économique de construire en pierre et artisanalement », affirme Gilles Perraudin, convaincu que la pierre est le matériau de l’avenir.
Contacts :
Gilles Perraudin : www.perraudinarchitectes.com
Barrault Pressacco : www.barraultpressacco.com
Rocamat : www.rocamat.fr
GBA : www.infogba.com
Carrières de Grès d’Arbre : www.carrieresdegresdarbre.be