Jusqu’à deux milliards de pages A4 échangées en une seconde. Le pic de trafic sur Internet est impressionnant depuis le début de la crise sanitaire liée au COVID-19. Les échanges de données ne cessent de croître et le phénomène va aller crescendo si des mesures de confinements sont prises de façon massive en Europe.
Selon DE-Cix (Deutscher Commercial Internet Exchange), une société détenue par l’association de 1300 entreprises, située à Francfort et qui constitue l’un des noeuds Internet planétaires, un pic de 9,1 térabits a été enregistré le 10 mars dernier. Cela équivaut à deux millions de vidéos HD envoyées en une seconde dans les tuyaux. Et c’est 12% de plus que le précédent record.
Les pics de trafic sont d’ordinaire atteints à l’occasion de compétitions sportives, d’événements mondiaux importants qui se tiennent en direct, etc. Le travail à distance occasionné par le Coronavirus y est sans doute pour beaucoup. Le lancement du jeu Call of Duty : Warzone, une heure avant que ce record soit atteint, a sans doute aussi largement contribué à faire grossir le nombre de paquets en transit sur Internet à ce moment-là.
Internet tiendra le coup
Depuis deux mois, le trafic global sur Internet est en hausse de 29% selon le réseau mondial de diffusion Akamai. Le CTO de DE-Cix, Thomas King, s’est voulu rassurant :
« Garantir une infrastructure Internet stable et sûre – quelle que soit la difficulté de la situation – est l’une de nos plus grandes priorités »
Selon lui, il n’y a donc aucune chance pour le moment qu’Internet ne flanche à l’échelle européenne. Ou même mondial. Reste maintenant à savoir comment les opérateurs locaux vont réussir à encaisser la surcharge de trafic sur leurs propres data centers.
Avec le lancement de Disney+, la mise en place du chômage partiel dans les entreprises (en France) et l’augmentation du personnel en télétravail, le trafic sur la Toile risque encore de se densifier dans les prochains jours.
Source : Les Echos