[Mis à jour le dimanche 10 mai à 15h20] Apparu il y à 5 mois en Chine, la pandémie de coronavirus est en diminution dans le monde, dont en France, qu’il s’agisse du nombre de nouveaux cas ou des décès, mais elle n’est pas éteinte. De nouveaux foyers sont déclarés en France et 14 nouveaux cas révélés par le Chine ce dimanche. Aucun vaccin ou traitement n’ont encore été trouvés pour stopper définitivement le virus Sars-CoV-2 d’où la forte appréhension des pays face au déconfinement de la population (dans 2 jours pour les Français). En chiffres, à date, le Covid-19 a contaminé plus de 4 millions de personnes et fait 279 300 morts. Le pays le plus touché est les Etats-Unis (1,3 million de cas et 78 700 décès selon l’Université John Hopkins). En Europe, c’est l‘Espagne qui totalise le plus de cas (223 000 cas) et le Royaume-Uni le plus grand nombre de morts (31 600) juste devant l’Italie (30 400 morts). Selon le dernier point du ministère de la santé du 9 mai, l’épidémie est toujours active et évolutive en France et le virus circule dans de nombreuses zones du territoire. 138 854 cas de Covid-19 sont recensés au 9 mai, 22 614 personnes hospitalisées pour une infection COVID-19 dont 2 812 en réanimation et 26 310 décès. Sur la dernière carte des départements présentée sur le site du ministère de la Santé au 9 mai, on recense : 32 départements classés « rouge », principalement l’Ile-de-France, le quart Nord-Est et Mayotte, et 69 autres départements sont « verts ». A partir de lundi, le plan de déconfinement présenté le 7 mai par le Premier ministre Edouard Philippe entrera en vigueur en France. Il comprend notamment la réouverture des écoles, des commerces (hors centre commerciaux), le port du masque obligatoire dans les transports en commun, autorisation obligatoire de l’employeur pour les Français prenant les transports en commun, autorisation de se déplacer jusqu’à 100 km de son domicile à vol d’oiseau sans attestation de sortie. Au-delà, il en faudra une pour justifier le motif « impérieux, familial ou professionnel » du déplacement. Si la situation sanitaire au 11 mai le permet, alors commencera une seconde phase qui s’étendra jusqu’au 2 juin. Elle permettra de vérifier que les mesures mises en œuvre permettent de contenir l’épidémie. Et d’envisager les mesures pour la phase suivante : du 2 juin jusqu’à l’été. Jusqu’au 11 mai, chaque sortie du domicile doit toujours être justifiée par une attestation de déplacement, téléchargeable en ligne sur smartphone et présentable sous cette forme aux forces de l’ordre. Les versions papiers sont autorisées. Pour les déplacements professionnels, cette attestation est complétée par une autorisation signée par l’employeur. Pour le moment, les frontières de l’Union européenne et de l’espace Schengen sont fermées pour freiner la circulation du virus entre les gens et une attestation de déplacement dérogatoire doit être présentée à chaque personne voulant entrer en France depuis le 8 avril.
- L’application StopCovid, qui doit permettre de tracer les contacts avec des personnes diagnostiquées positives au coronavirus, sera prête le 2 juin, sans avoir recours aux plateformes d’Apple et Google, a annoncé mardi le secrétaire d’Etat au Numérique Cedric O.
- Il n’y aura pas de quarantaine imposée aux personnes entrant en France depuis un pays de l’UE ou de la zone Schengen. L’Elysée a précisé dimanche que la France n’imposerait pas de quarantaine à » toute personne, quelle que soit sa nationalité, en provenance de l’Union européenne, de la zone Schengen ou du Royaume-Uni « .
- Un dispositif national grand public de soutien psychologique au bénéfice des personnes qui en auraient besoin est déployé à partir du numéro vert 0 800 130 000.
La France est en stade 3 de l’épidémie de coronavirus depuis le 14 mars puisque le virus circule activement sur tout le territoire et plus uniquement dans certaines régions et villes. Au 9 mai, le bilan est de 138 854 cas, 22 614 personnes sont hospitalisées pour infection COVID-19 dont 2 812 patients dans un état grave en réanimation, soit 56 malades graves COVID-19 en moins que la veille. 4 régions (Ile de France, Grand-Est, Auvergne-Rhône-Alpes, Hauts-de-France) regroupent 75% des cas hospitalisés. En Outre-Mer (Guadeloupe, Guyane, La Réunion, Martinique, Mayotte), on relève 104 hospitalisations, dont 23 en réanimation. Depuis le début de l’épidémie, 95 829 personnes ont été hospitalisées. 56 038 personnes sont rentrées à domicile. Depuis le 1er mars, 26 310 décès liés au COVID-19 sont déplorés, 16 573 décès dans les hôpitaux et 9 737 décès dans les établissements sociaux et médicosociaux. Selon la nouvelle carte des départements, le virus circule activement dans 3 départements situés en zone rouge (Paris, Val-d’Oise et Mayotte), 13 sont classés orange, 89 sont classés vert.
Le 7 mai, Santé Publique France indique dans son dernier point épidémiologique :
- Diminution des recours pour COVID-19 SOS Médecins et aux urgences hospitalières traduisant une diminution des nouvelles contaminations.
- Diminution du nombre des nouvelles hospitalisations, des nouvelles admissions en réanimation de patients COVID-19, des nombres de patients hospitalisés et des patients en réanimation.
- Intensification de la circulation du SARS-CoV-2 à Mayotte.
- En réanimation : 80% des patients présentent des comorbidités et 53% âgés de 65 ans et plus
- Décès : au moins 84% avec comorbidités et 92% âgés de 65 ans et plus
- Excès de mortalité toutes causes au niveau national et particulièrement marqué dans les régions Grand Est et Ile-de-France
Depuis le début de l’épidémie, 95 829 personnes ont été hospitalisées. 56 038 personnes sont rentrées à domicile. 16 573 décès dans les hôpitaux. Samedi 9 mai, 22 614 personnes étaient encore hospitalisées pour une infection COVID-19. L’âge médian des personnes ayant été hospitalisées était de 71 ans.
Selon la carte des départements du 7 mai (dernière publiée par le ministère de la Santé), la tension hospitalière sur les capacités de réanimation subsiste dans 27 départements : dont l’ensemble de l’Ile-de-France, le Grand-Est et la Bourgogne-Franche-Comté, situés en zone rouge pour la semaine écoulée. Quatre régions (Ile de France, Auvergne Rhône Alpes, Grand Est et Hauts de France) ont concentré près de 72% des patients hospitalisés en réanimation. En outre-mer (Guadeloupe, Guyane, La Réunion, Martinique, Mayotte), on relève 81 hospitalisations, dont 22 en réanimation.
Dans les établissements de santé, le gouvernement a activé plusieurs plans :
- La France applique le plan blanc élargi généralisé (plan de mobilisation interne) depuis le 19 mars, dans tous les établissements de santé (publics et privés), pour mettre en place rapidement des moyens matériel, logistiques et humains indispensables en cas d’afflux de patients dans les établissements hospitaliers. Les consultations et les hospitalisations non urgentes sont déprogrammées.
- La France a déclenché le plan bleu dans les Ehpad (Etablissement Hébergeant des Personnes Agées Dépendantes) le 6 mars. Le principe est le même que dans les hôpitaux : le chef d’établissement doit permettre « la mise en oeuvre rapide et cohérente des moyens indispensables pour faire face efficacement à une situation exceptionnelle« . Le plan bleu peut induire notamment « le confinement des résidents, usagers et personnels ; l’évacuation des résidents, usagers et personnels« .
- La réserve sanitaire et la réserve civique (aide alimentaire d’urgence, garde exceptionnelle d’enfants, lien avec les personnes fragiles isolées, solidarité de proximité) sont aussi mobilisées.
Selon les chiffres communiqués par le gouvernement, consolidés avec l’Agence Santé Publique France et les ARS (Agences régionales de Santé), voici le nombre de personnes hospitalisées en France par région, celles en réanimation et celles qui sont guéries et ont pu rentrer chez elles. Pour l’instant, Santé Publique France ne publie plus le nombre de cas recensés par régions.
Régions | Personnes hospitalisées | Réanimations | Retours à domicile | Décès à l’hôpital |
---|---|---|---|---|
Île-de-France | 9 398 | 1 182 | 20 229 | 6 451 |
Grand Est | 3 335 | 361 | 8 884 | 3 105 |
Auvergne-Rhône-Alpes | 2 122 | 255 | 5 698 | 1 473 |
Hauts-de-France | 1983 | 223 | 4 642 | 1 511 |
Bourgogne-Franche-Comté | 1 002 | 111 | 2 783 | 921 |
Provence-Alpes-Côte d’Azur | 1 321 | 177 | 4 232 | 773 |
Occitanie | 438 | 108 | 2 335 | 452 |
Bretagne | 327 | 43 | 937 | 226 |
Nouvelle-Aquitaine | 499 | 85 | 1 626 | 351 |
Normandie | 529 | 58 | 1 205 | 370 |
Centre Val-de-Loire | 870 | 78 | 1 433 | 441 |
Pays de la Loire | 568 | 54 | 1 403 | 382 |
Corse | 51 | 6 | 199 | 52 |
Martinique | 18 | 5 | 79 | 14 |
Guadeloupe | 14 | 4 | 72 | 19 |
La Réunion | 10 | 5 | 111 | 0 |
Guyane | 6 | 0 | 38 | 1 |
Mayotte | 56 | 9 | 123 | 12 |
TOTAL | 22 614 | 2 812 | 56 038 | 16 473 |
A noter : Le décompte des cas ne se fonde plus uniquement sur les cas diagnostiqués biologiquement, mais sur des estimations épidémiologiques, comme cela se fait pour la grippe tous les ans (nombre de consultations, nombre de cas graves ou de décès…). Santé Publique France prévient des difficultés de l’identification et de la confirmation biologique de l’ensemble des cas de COVID-19 et indiquent que ces chiffres sous-estiment le nombre réel de cas. Dans le cadre du passage en phase 3 les recommandations étant maintenant de réaliser un prélèvement à visée diagnostique uniquement pour certaines catégories de patients, cette sous-estimation devient plus importante.
Les personnes âgées sont très à risque de décès face au coronavirus, sans compter les méfaits du confinement sur cette population qui souffre particulièrement de l’isolement. Au 9 mai, selon le gouvernement, on compte 9 737 décès dans les établissements sociaux et médico-sociaux et Ehpad (Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes). Et plus de 34 700 cas confirmés par tests PCR dans 7 167 établissements sociaux et médico-sociaux depuis le début de l’épidémie. De plus, selon les données du gouvernement, il y aurait plus de 37 000 cas probables supplémentaires de Covid-19. Le 7 mai, Santé Publique France indique que la proportion de nouveaux cas, possibles ou confirmés, chez les résidents des Ehpad a diminué sur les 14 derniers jours (semaine 17 et 18 : du 20 avril au 3 mai 2020) comparée aux 14 jours précédents (semaines 15 et 16 : du 6 au 19 avril 2020), en particulier dans les régions les plus touchées. Le 19 avril, le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé que les visites suspendues dans ces établissements depuis début mars pouvaient reprendre sous certaines conditions à partir du 20 avril : « Ce sera à la demande du résident, pas plus de deux personnes de la famille, pas tout le monde en même temps (…) et avec l‘impossibilité maintenue d’aller toucher la personne, il y aura un contact visuel, on peut passer beaucoup de choses avec le regard. » Les responsables techniques des établissements vont aménager des espaces d’accueil pour les familles. En attendant, les visites auront lieu à travers une porte-fenêtre où les résidents resteront à l’intérieur, et les visiteurs à l’extérieur, et ce, durant seulement 30 minutes. Le 21 avril, le Conseil d’État a rejeté la demande de dépistage systématique du personnel soignant et des résidents dans les Ehpad.
Le premier décès du coronavirus est survenu à Paris le 14 février, il s’agissait d’un patient chinois de 80 ans. Au 9 mai 2020, 26 310 décès sont liés au COVID 19 en France : 16 573 décès dans les hôpitaux et 9 737 décès dans les établissements sociaux et médicosociaux. Au 7 mai, selon Santé Publique France, 92% des cas de COVID-19 décédés entre le 1er mars et le 5 mai 2020 étaient âgés de 65 ans ou plus. Les plus forts taux de décès de patients COVID-19 rapportés à la population étaient observés en Ile-de-France, Grand Est, Bourgogne-Franche-Comté et Centre-Val de Loire. Le nombre hebdomadaire de décès pour 100 000 habitants en France a diminué entre les semaines 17 et 18 (3 418 versus 2 138).
Courbe d’évolution du nombre cumulé de personnes décédées du covid-19 entre le 19 mars et le 2 mai 2020 – hommes et femmes
DATE | Nombre de nouveaux décès dans les hôpitaux sur la journée | Nombre total de décès |
15 mars | 36 | 101 |
16 mars | 21 | 122 |
17 mars | 27 | 149 |
18 mars | 69 | 218 |
19 mars | 109 | 327 |
20 mars | 123 | 450 |
21 mars | 75 | 525 |
22 mars | 107 | 632 |
23 mars | 228 | 860 |
24 mars | 240 | 1100 |
25 mars | 288 | 1388 |
26 mars | 308 | 1696 |
27 mars | 299 | 1995 |
28 mars | 319 | 2314 |
29 mars | 292 | 2606 |
30 mars | 418 | 3024 |
31 mars | 499 | 3523 |
01 avril | 509 | 4032 |
02 avril | 471 | 4 503 |
03 avril | 588 | 5 091 |
04 avril | 441 | 5 532 |
05 avril | 357 | 5 889 |
06 avril | 605 | 6 494 |
07 avril | 597 | 7 091 |
08 avril | 541 | 7 632 |
09 avril | 412 | 8 044 |
10 avril | 554 | 8 698 |
11 avril | 345 | 8 943 |
12 avril | 310 | 9 253 |
13 avril |
335 | 9 588 |
14 avril | 541 | 10 129 |
15 avril | 514 | 10 643 |
16 avril | 417 | 11 060 |
17 avril | 418 | 11 478 |
18 avril | 364 | 11 842 |
19 avril | 227 | 12 069 |
20 avril | 444 | 12 513 |
21 avril | 387 | 12 900 |
22 avril | 336 | 13 236 |
23 avril | 311 | 13 547 |
24 avril | 305 | 13 852 |
25 avril | 198 | 14 050 |
26 avril | 152 | 14 202 |
27 avril | 295 | 14 497 |
28 avril | 313 | 14 810 |
29 avril | 243 | 15 053 |
30 avril | 191 | 15 244 |
1er mai | 125 | 15 369 |
2 mai | 118 | 15 487 |
3 mai | 96 | 15 583 |
4 mai | 243 | 15 826 |
5 mai | 234 | 16 060 |
6 mai | 177 | 16 237 |
7 mai | 149 | 16 386 |
8 mai | 118 | 16 497 |
9 mai | 76 | 16 573 |
Lors de la présentation du plan de déconfinement le mardi 28 avril à l’Assemblée nationale, le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé que le déconfinement se ferait progressivement, par département. Une carte des départements « bicolore » des moins touchés (en vert) aux plus touchés (en rouge) par le Covid-19 remplace les cartes « tricolores » des jours précédents. Cette nouvelle carte actualisée quotidiennement a pour objectif de suivre l’évolution de la situation épidémique dans chaque département afin de suivre des modalités de déconfinement précises. Trois critères déterminent l’évolution de l’épidémie et la couleur attribuée à chaque département :
- la circulation active du virus (nombre de cas),
- la tension hospitalière sur les capacités en réanimation.
- le taux de couverture des besoins en tests estimés.
La carte est une synthèse des trois indicateurs dans chaque département. Au vendredi 8 mai, quatre régions métropolitaines restent en rouge : l’Ile-de-France, les Hauts-de-France, la Bourgogne-Franche-Comté et le Grand-Est, ainsi que Mayotte. Soit 32 départements sont classé « rouges » (Nord, Pas-de-Calais, Somme, Oise, Aisne, Bas-Rhin, Haut-Rhin, Vosges, Meurthe-et-Moselle, Moselle, Meuse, Ardennes, Marne, Aube, Haute-Marne, Haute-Saône Côte d’Or, Jura, Doubs, Territoire de Belfort, Saône-et-Loire, Nièvre, Yonne, Seine-et-Marne, Essonne, Yvelines, Val-d’Oise, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne, Hauts-de-Seine, Paris et Mayotte, et 69 sont « verts ».
Sur la carte désormais bicolore, tout le quart Nord-Est (régions Ile-de-France, Hauts-de-France, Grand-Est et Bourgogne-Franche-Comté) et Mayotte sont en rouge, tandis que le reste du pays et des territoires d’outre-mer sont en vert. Pour les zones rouges, cela veut dire que le taux de contamination ou que le nombre d’hospitalisations sont encore trop élevés. Les restrictions de déplacement devront être plus importantes et la réouverture des collèges, des parcs et des jardins retardée dans ces régions.
• Départements en vert
Il s’agit des départements où moins de 6% des patients sont admis aux urgences pour suspicion de Covid-19 et/où moins de 60% des capacités initiales en réanimation sont mobilisées, et/où 100% des besoins en tests sont couverts.
Il s’agit des départements où entre 6 à 10% de patients se rendent aux urgences pour une suspicion de Covid-19 et/où 60 à 80% des capacités initiales en réanimation sont mobilisées, et/où au moins 70% des besoins en tests sont couverts.
• Départements en rouge
Il s’agit des départements où 10 à 100 % des patients arrivent aux urgences pour une suspicion de Covid-19 et/où 80 à 100% des capacités en réanimation sont mobilisées, et/où moins de 70% des besoins en tests sont couverts. A compter du 11 mai, quatre régions métropolitaines restent en rouge : l’Ile-de-France, les Hauts-de-France, la Bourgogne-Franche-Comté et le Grand-Est, ainsi que Mayotte.
La plus importante mesure contre la pandémie de coronavirus en France a été le placement de la population en « confinement », décidé par le Président de la République Emmanuel Macron à partir du 17 mars et jusqu’au 11 mai. Cela a permis de diminuer la transmission du virus mais pour des raisons économiques et sociales, il ne pouvait pas durer plus longtemps. A partir du 11 mai, la France se déconfine selon un plan strict présenté le 7 mai par le Premier ministre Edouard Philippe. Si la situation sanitaire au 11 mai le permet, alors commencera une seconde phase qui s’étendra jusqu’au 2 juin. Elle permettra de vérifier que les mesures mises en œuvre permettent de contenir l’épidémie. Et d’envisager les mesures pour la phase suivante : du 2 juin jusqu’à l’été. Le déconfinement prend une forme plus stricte dans les départements classés rouges. Les grandes mesures du déconfinement :
- Reprise du travail à partir du 11 mai mais le télétravail est encouragé jusqu’au 2 juin. Quand il n’est pas possible, les horaires décalés doivent être encouragés, pour réduire au maximum la présence simultanée des personnes à la fois sur le lieu de travail et dans les transports. 54 guides métiers pour aider les entreprises à s’organiser, secteur par secteur sont disponibles sur le site du ministère du Travail. Ces guides sectoriels sont complétés par un protocole national de déconfinement.
- Reprise de l’école : 80 à 85% des écoles maternelles et élémentaires seront ouvertes dans la semaine du 11 mai, dans 87 à 90% des communes. Pour les écoles maternelles et élémentaires : à partir du 11 mai, sur la base du volontariat ; pour les collèges : à partir du 18 mai, en commençant par les classes de 6e et de 5e, seulement dans les départements où le virus circule peu ; pour les lycées : la décision sera prise fin mai ; la reprise se ferait début juin en commençant par les lycées professionnels. Sur les conditions suivantes : 15 élèves par classe maximum ; une vie scolaire organisée autour des gestes barrières (port du masque obligatoire pour les personnels collégiens, lycéens…), et la distanciation physique ; mise à disposition de gel hydroalcoolique. Certains enfants sont prioritaires : enfants handicapés ; enfants de personnels soignants ou sans solution de garde ; enfants d’enseignants ; enfants décrocheurs ou en voie de dérochage.
- Sur la réouverture des commerces : 400 000 entreprises vont rouvrir sauf les cafés, les bars et les restaurants dont la date de réouverture sera examinée fin mai. Dans les commerces, il faut respecter les mesures barrières : distanciation physique de 1 mètre entre chaque personne devra être respectée ; port du masque recommandé pour le personnel comme pour les clients lorsque la distanciation physique n’est pas possible. Les marchés de plein air et halles couvertes rouvrent à partir du 11 mai si les distances de sécurité entre les consommateurs sont garanties.
- Les médiathèques, les bibliothèques, les disquaires, les libraires et les petits musées rouvrent le 11 mai.
- Restent fermés : les cinémas, les lieux de sports fermés, les piscines, les salles de spectacle et de concert, les grands musées, les salles polyvalentes, les salles des fêtes…
- Sur les déplacements : chacun peut de nouveau circuler sans attestation avec, s’il est en voiture, un justificatif de domicile tel qu’un chéquier, une pièce d’identité, un justificatif d’assurance de la voiture, une facture. En revanche, les déplacements au-delà de 100 km à vol d’oiseau du domicile sont interdits, sauf si ces 100 km se font au sein d’un même département. Des dérogations sont possibles pour des motifs professionnels ou familiaux impérieux comme un décès, l’assistance à une personne vulnérable ou l’exercice par exemple de son métier de transporteur. L’attestation dérogatoire sera bientôt disponible sur le site du gouvernement ou du ministère de l’Intérieur. Des contrôles seront effectués dans les gares, aérogares, sur les routes et les autoroutes et l’amende sera de 135€ pour les personnes qui ne seraient pas en règle.
- Sur les transports : dès le 11 mai, l’offre des transports en commun sera assurée au minimum à 50%, avec un objectif d’offre normale d’ici début juin. Le retour à la normale devrait intervenir au début du mois de juin. La région Ile-de-France a signé avec l’Etat, les collectivités, les employeurs, les syndicats et les opérateurs de transports une charte visant à lisser les heures de pointe dans les transports et à maintenir au maximum le télétravail dans les entreprises, a rappelé la ministre, en accord avec Valérie Pécresse, présidente du conseil régional et de l’autorité des transports Ile-de-France Mobilités. Les modes de transport alternatifs doivent être encouragés. Des pistes cyclables temporaires peuvent être dans ce contexte créées. Le port du masque grand public sera obligatoire dans tous les transports en commun pour tous les usagers de plus de 11 ans et du personnel ayant contact avec des usagers. Un non port du masque, une utilisation des transports aux heures de pointe sans motif impérieux ou un voyage sans réservation dans les trains sera sanctionnée par une amende de 135 euros. 20 000 policiers et gendames seront mobilisés pour permettre un usage des transports en toute sécurité.
- Les plages restent inaccessibles au moins jusqu’au 2 juin mais certains sites pourront être accessibles, « à la demande des maires sur autorisation du préfet » a indiqué Christophe Castaner.
- Les cérémonies funéraires restent limitées à 20 personnes ;
- Les cimetières rouvrent au public ;
- Les rassemblements limités à 10 personnes sont autorisés.
- Les manifestations de plus de 5000 participants (sportives, culturelles, etc.) ne pourront pas se tenir avant le mois de septembre ;
- La saison actuelle des sports professionnels dont le football ne reprendra pas ;
- Les mariages continuent d’être reportés, sauf urgences.
Comme il n’y a ni vaccin, ni médicament efficace contre le coronavirus, le meilleur moyen de s’en protéger est l’application de mesures barrière, plus encore au moment du déconfinement : distance sociale (au moins 1 mètre), port du masque médical ou une alternative, lavage des mains après avoir toussé, éternué, avant et après avoir préparé à manger…
Si au début, on ne parlait que de fièvre, toux sèche, rhume, état grippal et de fatigue, les symptômes de l’infection par le coronavirus ont évolué. On sait désormais que le virus peut avoir des effets sur la peau, la sphère digestive et même le cerveau. A partir du 11 mai, chaque personne présentant des symptômes évocateurs du Covid-19 doit consulter un médecin en vue de se faire prescrire un test de dépistage, selon la décision du praticien.
- Si vous présentez des symptômes (toux, fièvre, mal de tête) : éviter les contacts, rester à domicile, prenez du paracétamol si besoin, appeler un médecin, faites une télé-consultation ou appeler le numéro de permanence de soins de la région.
- Appeler le 15 en cas de difficultés respiratoires : « Si cette toux et cette fièvre s’accompagnent d’une gêne respiratoire qui devient permanente avec souffle court, difficulté à inspirer et à expirer, d’une aggravation importante de la toux, cela peut signifier une évolution de la maladie sous la forme d’une pneumopathie. Il s’agit alors d’une urgence respiratoire potentielle et comme dans tous les cas d’urgence, il faut alors appeler le 15 qui prendra les meilleures dispositions pour répondre à la situation », prévient le Dr Patrick Aubé, médecin généraliste.
Le coronavirus Sars-CoV-2 poursuit son extension dans le monde. La pandémie a infecté plus de 3.9 millions de personnes dans le monde et fait plus de 276 000 morts. 187 pays et territoires sont touchés (sur les 198 pays comptabilisés dans le monde). Il y a une forte augmentation des cas aux Etats-Unis qui demeure le premier pays le plus touché avec 1,29 millions de cas de covid-19 et 77 000 morts.
Courbe du nombre de cas de Covid-19 dans le monde entre le 22 janvier et le 2 mai 2020.
Une carte interactive montrant l’évolution de l’épidémie de coronavirus dans le monde en temps réel a été mise au point par l’éditeur de cartographie en ligne HERE Technologies. Basée sur des données du Center for Systems Science and Engineering (CSSE) de l’Université Johns Hopkins et de DXY, cette carte permet de suivre la progression du nombre de personnes infectées rapportées par les agences gouvernementales, ainsi que le nombre de décès.
Combien de décès à cause du coronavirus dans le monde ?
PAYS | NOMBRE DE MORTS |
---|---|
Etats-Unis | 78 794 |
Royaume-Uni | 31 662 |
Italie | 30 395 |
Espagne | 26 478 |
France | 26 313 |
Brésil | 10 656 |
Belgique | 8 656 |
Allemagne | 7 549 |
Iran | 6 589 |
Pays-Bas | 5 441 |
Canada | 4 823 |
Chine | 4 637 |
Turquie | 3 739 |
Suède | 3 220 |
Mexique | 3 353 |
Inde | 2 109 |
Suisse | 1 830 |
Russie | 1 915 |
Pérou | 1 814 |
Equateur | 1 717 |
Irlande | 1 446 |
Portugal | 1 126 |
Indonésie | 973 |
Roumanie | 945 |
Pologne | 791 |
Philippines | 719 |
Pakistan | 639 |
Autriche | 615 |
Japon | 607 |
Danemark | 526 |
Autres | 9 725 |
TOTAL | 279 593 |
Sources : Université John Hopkins, WHO, CDC, ECDC, NHC and DXY.
Combien de cas de coronavirus dans le monde ?
PAYS | CAS CONFIRMES DE CORONAVIRUS | NOMBRE D’HABITANTS DANS LE PAYS (en millions) |
---|---|---|
Etats-Unis |
1 309 541 |
327,2 |
Espagne |
223 578 |
47 |
Italie |
218 268 |
60,5 |
Royaume-Uni |
216 526 |
66 |
Russie |
209 688 |
144.5 |
France |
176 782 |
67 |
Allemagne |
171 324 |
83 |
Brésil |
156 061 |
211.7 |
Turquie |
137 115 |
83 |
Iran |
106 220 |
81 |
Chine |
83 993 |
1 386 |
Canada |
68 918 |
37.5 |
Inde |
62 939 |
1 353 |
Pérou |
65 015 |
31,9 |
Belgique |
53 081 |
11 |
Pays-Bas |
42 581 |
17 |
Arabie Saoudite |
37 136 |
33,7 |
Mexique |
33 460 |
126,2 |
Suisse |
30 251 |
8,5 |
Equateur |
29 071 |
17 |
Pakistan |
29 465 |
212,2 |
Autres pays | 581 005 | |
TOTAL | 4 040 289 |
> Voir le nombre de cas dans d’autres pays
Sources : Université John Hopkins, WHO, CDC, ECDC, NHC and DXY.
Le 7 mai, lors de la présentation du plan de déconfinement, le Premier ministre a indiqué que la circulation en dehors ou en provenance de l’espace européen restait interdite. Une réévaluation sera opérée au niveau européen le 15 juin. Le président de la République avait annoncé le 16 mars la fermeture des frontières de l’Europe et de l’espace Schengen. Des mesures de quatorzaine ou d’isolement sont possibles pour les personnes qui entrent sur le territoire et ne proviennent pas de l’espace européen. A l’approche des vacances d’été, le gouvernement se montre prudent quant aux voyages à l’étranger. Le 19 avril, lors d’une allocution télévisée, le Premier ministre Edouard Philippe a dit craindre que des voyages loin à l’étranger ne soient pas avisés dans l’immédiat. Il a aussi émis des doutes sur « les conditions d’entrée ou de « ré-entrée » sur le territoire national « qui seront certainement » assez exigeantes vis-à-vis de ceux qui arrivent de l’étranger », dans le contexte d’une pandémie.
L’épidémie a fait 194 morts en Italie en vingt-quatre heures, contre 243 la veille, soit un bilan total à 30 395 morts, selon les derniers chiffres communiqués samedi 9 mai par la protection civile. L’Italie est le troisième pays le plus meurtri par le Covid-19 après les Etats-Unis et le Royaume-Uni. L’Italie est le pays d’Europe le plus endeuillé par l’épidémie de coronavirus. La région de Rome a engagé une campagne de tests sérologiques dont le but est d’avoir une estimation du nombre de personnes touchées par le coronavirus depuis le début de la pandémie et de cartographier la propagation de l’infection. Depuis le 4 mai, date du début d’un déconfinement de la population, les Italiens peuvent circuler au-delà de leur propre quartier, à condition de respecter les règles de distanciation sociale, d’être munis d’un certificat de sortie et de porter un masque dans les lieux fermés. Les déplacements à l’intérieur d’une même région seront autorisés pour voir ses proches sur une courte durée. Les écoles resteront fermées jusqu’en septembre. Bars et restaurants auront le droit de vendre à emporter. Leur réouverture complète aura lieu le 1er juin, tout comme celle des salons de beauté ou de coiffure. Le 18 mai, tous les commerces de détail pourront rouvrir, ainsi que musées, lieux culturels et bibliothèques. Les effets de la pandémie, pour 2020, sur la troisième économie de la zone euro, sont synthétisés par ces prévisions du ministère du Trésor : chute du PIB à -8 %, déficit à 10,4%, dette publique à 155,7 %, contre 134 % en 2019. Le pays est confiné depuis le lundi 9 mars. Le pic de l’épidémie aurait été atteint le 5 avril. Le directeur général de la Santé en France, Jérôme Salomon avait indiqué le 11 avril que le pays « entame une lente, très lente régression de l’épidémie ».
Le Parlement espagnol a approuvé mercredi 6 mai la prolongation pour 2 semaines à compter de dimanche de l’état d’urgence en vigueur pour lutter contre l’épidémie due au coronavirus. Le bilan de l’Espagne baisse légèrement samedi 9 mai malgré le décès de 408 nouvelles personnes en 24 heures vendredi, soit 26.070 au total. Le pays compte 223,578 cas de Covid-19. Le 13 avril, les autorités espagnoles ont autorisé une reprise partielle du travail même si le pays reste confiné jusqu’au 9 mai. Le 26 avril, les Espagnols ont été autorisés à sortir de chez eux pour se promener une heure avec un adulte pour les enfants et, depuis samedi 2 mai, avec l’autorisation pour les plus de 14 ans de faire du sport individuellement ou se promener sous conditions strictes. À partir du 4 mai, certains petits commerces comme les coiffeurs peuvent recevoir des clients individuellement et uniquement sur rendez-vous. Bars et restaurants ont le droit de vendre à emporter. Les deux plus grandes villes espagnoles, Madrid et Barcelone, ne passeront pas lundi à la nouvelle étape du déconfinement contrairement à d’autres régions où les terrasses pourront rouvrir et les gens se réunir avec leurs proches. Dans les Baléares et les Canaries, la plupart des magasins, les musées et les terrasses des bars et restaurants sont autorisés à rouvrir avec des capacités limitées, tout comme les hôtels sous conditions. Le reste du pays sera déconfiné le 11 mai. Cinémas et théâtres rouvriront normalement deux semaines plus tard. Les écoles seront fermées jusqu’en septembre.
Apparu en Chine en décembre 2019 sur un marché locale de Wuhan, le coronavirus y a fait de nombreuses victimes. Sur les 3.9 millions de malades recensés dans le monde, 83 990 sont en Chine et 4 637 en sont mortes, selon les chiffres transmis par les autorités mais le bilan serait bien plus lourd comme l’ont dénoncé le président des Etats-Unis Donald Trump le 17 avril et le président de la France, Emmanuel Macron le 16 avril.
« Il y a manifestement des choses qui se sont passées qu’on ne sait pas ».
Quand le premier dénonce sur Twitter que le nombre de morts en Chine « est bien plus élevé que cela et bien plus élevé que celui des Etats-Unis », le second déclarait dans le Financial Times : « Il y a manifestement des choses qui se sont passées qu’on ne sait pas ». Alors que les écoles ont rouvert le 26 avril imposant des règles d’hygiène contraignantes (un élève par table, port du masque toute la journée par les enfants) la Chine essaie d’éviter une deuxième vague. « C’est le nouveau défi des autorités chinoises, et la partie se complique. Dans le nord du pays, des Chinois revenant de l’étranger, malgré la quarantaine, malgré les tests, sont porteurs du Covid-19 », explique le journaliste Arnauld Miguet en direct de Wuhan (Chine) à France Infos. Des mesures drastiques ont été prises par la Chine le 26 mars avec la fermeture temporaire de ses frontières à la plupart des étrangers et la réduction des vols internationaux dès samedi 28 mars pour éviter l’importation de nouveaux cas de coronavirus et une reprise de l’épidémie. Le 1er mai, la Cité interdite de Pékin a rouvert pour la première fois depuis trois mois. Au total, 70% des sites touristiques réouvrent à partir du 1er mai. À Wuhan, par exemple, berceau de l’épidémie, la Tour de la Grue jaune a aussi rouvert ses portes après une fermeture de 98 jours. À l’entrée de tous ces sites : contrôles de température, contrôle de code de bonne santé, un code QR sur le téléphone portable, et port du masque obligatoire.
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Cet article est mis à jour quotidiennement par Aurélie Blaize, Anaïs Thiébaux et Samantha Pagès.