La mère d’un jeune danseur est jugée en appel pour avoir fait subir d’atroces tortures à son fils lorsqu’il se trompait dans ses chorégraphies. Brûlures, coups, scatophagie : le récit est glaçant.
Angus n’a que 14 ans et pourtant, il a déjà subi les souffrances les plus insoutenables. Sa mère, Mee Yun, est accusée de l’avoir torturé pendant des années pour le punir lorsqu’il dansait mal, indique Le Parisien. Elle avait été condamnée à 13 ans de prison ferme en novembre 2020 et est désormais jugée en appel pour « actes de torture et de barbarie aggravés« , la juge d’instruction espérant désormais une sentence plus sévère.
Le supplice d’Angus a débuté lorsqu’il n’avait que 5 ans. A l’époque, le petit garçon venait d’intégrer une troupe de danse de salon malaisienne. Sa mère, attentive à chacun de ses faux-pas, aurait alors commencé à lui faire subir les sévices les plus terribles.
Orteils brûlés, hanches ébouillantées, scatophagie : le calvaire d’Angus
A 9 ans, elle l’aurait attaché à son lit à l’aide d’une écharpe et lui aurait ébouillanté la jambe, à tel point que sa peau se serait « détachée« , selon les précisions du petit garçon aux enquêteurs. Plus récemment, en 2017, dans un hôtel de Marne-la-Vallée, en Seine-et-Marne, la mère du petit Angus aurait visionné la vidéo d’une compétition à laquelle il participait. Furieuse de voir que celui-ci n’avait pas gagné de prix, elle aurait laissé son fils s’endormir… pour l’ébouillanter au niveau des hanches, le tirant ainsi de son sommeil de la plus abominable des façons. La liste des supplices qu’aurait subis le petit garçon au cours de sa jeune vie est atrocement longue: il se serait fait brûler les orteils avec un briquet, frapper la tête avec une planche à découper, plonger la tête dans une bassine d’eau et aurait même été forcé à « manger du caca et boire du pipi« , indique Le Parisien.
Comment le danseur malaisien a échappé à sa mère
Le 12 décembre 2017, alors qu’il séjournait en France avec sa génitrice pour une semaine, Angus a réussi à échapper à la surveillance de sa mère. Tous deux dormaient à l’hôtel Adagio, situé dans le 15e arrondissement de Paris. Paniqué, il a demandé à parler à la réceptionniste de l’établissement. Il lui a alors expliqué que sa mère avait l’intention de le brûler pour la simple raison qu’il avait « oublié des pas de danse« . Le jeune garçon a montré ses nombreuses cicatrices, traces de brûlures et bouts de peau ensanglantés. Face à l’horreur, la réceptionniste s’est empressée de contacter les pompiers. Le pré-adolescent a ensuite été transféré à l’hôpital Necker. Les enquêteurs ont débarqué dans sa chambre et ont recueilli l’épouvantable témoignage d’Angus. L’enquête a été confiée à la Brigade de protection des mineurs de la police judiciaire de Paris.
Angus, torturé : enquête « bâclée »
Les premiers examens médico-légaux ont confirmé les dires de l’enfant. Les blessures sont nombreuses et profondes. Mais dans l’entourage d’Angus et Mee Yun, personne n’avait remarqué la maltraitance de l’enfant. qui était constamment contraint par sa mère de porter des vêtements à manches longues pour dissimuler l’horreur. Dans les vestiaires, il n’enfilait sa tenue de danse qu’à l’abri des regards.
Pourtant, Angus avait tenté par trois fois de s’enfuir de chez lui, en Malaisie, mais les autorités finissaient toujours par le reconduire vers sa mère. En 2016, un médecin avait effectué un signalement après avoir remarqué une brûlure sur sa cuisse. L’enfant avait été interrogé par la police, mais celui-ci était trop effrayé par les répercussions pour dénoncer sa mère. L’enquête avait été « particulièrement bâclée« , a fait remarquer la juge d’instruction française au Parisien.
La mère d’Angus nie en bloc
Mee Yun cachait son véritable visage aux yeux de tous. La femme de 50 ans se montrait en mère de famille, exigeante certes, mais aussi attentionnée et à l’écoute, lorsqu’elle était en public. Seule avec son fils, c’est son aspect monstrueux qui ressortait. Face aux enquêteurs, Mee Yun, qui ne parle pas le français, continue de nier en bloc les accusations, prétendant qu’Angus aurait inventé toute cette histoire pour se venger d’elle, après avoir été privé de jeux vidéo. elle a un prétexte pour chaque stigmate qui se trouve sur le corps de son fils, et assure par exemple que ses blessures sur les fesses sont survenues après une chute dans un parc… Après une première condamnation à 13 ans de prison, jugée trop légère par le ministère public, la mère d’Angus est jugée en appel au tribunal de Bobigny, depuis le 26 octobre, et pour trois jours. Quant à Angus, après avoir été confié à l’Aide sociale à l’enfance, il est retourné chez son père, en Malaisie, et a abandonné sa carrière de danseur.