Les parents qui sont adeptes de l’éducation positive font souvent une confusion énorme pour justifier le comportement de leur enfant, selon la psychologue Caroline Goldman.
De nos jours, beaucoup de parents adoptent l’éducation positive et bienveillante. Plutôt que de punir ou de crier, ils privilégient l’encouragement, l’empathie et la valorisation des comportements positifs. Le tout dans la bienveillance et le respect mutuel. En clair, l’idée est d’accompagner l’enfant pour qu’il comprenne ses émotions, apprenne à gérer ses frustrations et développe sa confiance en lui, et ce, sans le contrôler. Oui, mais voilà, pour Caroline Goldman, psychologue pour enfants qui s’est fait connaître pour sa critique de l’éducation positive « à la française », il y a des limites à ce courant pédagogique, et une en particulier que les parents appliquent sans vraiment s’en rendre compte.
Dans son nouveau livre « Guide des parents d’aujourd’hui » (éditions Flammarion), la spécialiste l’aborde en détails. Pour justifier le comportement de leur enfant, les parents adeptes de l’éducation positive confondent souvent le besoin d’amour et le besoin de limites éducatives. « Il [ce courant, ndlr] considère que tout cri, toute tension, tout mouvement d’opposition ou de revendication d’un enfant sont l’indicateur d’un appel à la réassurance quant à l’amour de ses parents », souligne-t-elle.
Or, dans la plupart des cas, un jeune qui va bien, qui ne souffre pas, et qui peut compter sur ses deux parents, « appelle toujours, à un moment donné de son développement, généralement à partir de l’âge d’un an, les limites éducatives », détaille Caroline Goldman. En clair, il a besoin d’un cadre, de limites, pour savoir comment se comporter et notamment supporter les frustrations « normales de la vie ».
« Crier pour se faire aimer ou crier pour appeler les limites, ce n’est pas du tout la même chose. Un tout petit enfant qui pleure parce qu’il vient de tomber de son vélo a besoin d’être réconforté. (…) Mais un enfant verni par la vie – et hyper aimé par ses parents – qui lance des lasagnes sur la tête de sa sœur de 6 mois pour le plaisir de la faire pleurer… appelle les limites éducatives », explique la psychologue dans son ouvrage. Sans limites éducatives claires, l’enfant est certes libre, mais cette liberté peut être destructrice pour lui sur le long terme.