Mélissa raconte son augmentation mammaire



Complexée par sa petite poitrine depuis l’adolescence, Mélissa*, 24 ans, a décidé de sauter le pas de l’augmentation mammaire. Des questionnements avant l’opération au résultat en passant par la réaction de ses proches, récit d’une aventure pour se sentir mieux dans sa peau.

C’est quelque chose que j’ai toujours voulu faire. Depuis que je suis toute petite, je voulais voir mon corps changer et avoir des formes. Quand j’ai eu 15 ans, j’ai commencé à voir mes copines évoluer et avoir plus de poitrine… moi non. C’était toujours dans ma tête, mais ce n’était pas vraiment un complexe à la base. En troisième, j’ai eu mon premier petit copain. Ça se passait bien, mais parfois il avait des remarques déplacées, mais je les prenais à la rigolade. Jusqu’au jour où un de mes amis m’a montrée des messages où mon copain disait « Mélissa, ce n’est pas comme s’il y avait quelque chose à voir chez elle, elle est toute plate. » Evidemment je l’ai quitté, mais j’ai commencé à avoir un gros complexe. Je me suis inscrite à la salle de sport pour avoir plus de formes. Je travaillais beaucoup, mais la seule chose que je ne pouvais pas faire grossir, c’était la poitrine. C’est donc quelque chose en moi depuis très longtemps. J’arrivais tout de même à me mettre en maillot de bain ou à porter des décolletés. Et puis, parfois j’avais des moments compliqués où je me disais « mais pourquoi pas moi ?« . Devant mes petits-amis, il m’arrivait de me cacher et lorsque j’entendais mes amies dire qu’elles n’avaient pas de poitrine, cela m’énervait. Moi, je faisais un 80A. Mon cheminement vers l’opération s’est fait ainsi. C’est un peu bizarre à dire, mais lorsque je croisais des gens dans la rue ou que je voyais des photos sur Instagram, la première chose que je regardais c’était si la personne avait de la poitrine. Quand elle n’en avait pas et que je la trouvais jolie, j’étais rassurée : si je la trouvais belle, ça voulait dire que l’on pouvait aussi penser cela de moi.

« Avant l’opération, je pleurais dans la salle d’attente »

Depuis le collège, j’ai donc toujours su que je voulais me faire opérer. En revanche, je ne pensais pas que ça arriverait aussi rapidement. En octobre 2023, j’ai pris rendez-vous avec le chirurgien par curiosité, afin de poser toutes mes questions. A la fin, je lui ai demandé s’il était possible d’avoir une partie de l’opération prise en charge. Il n’y croyait pas trop, il estimait que j’avais trop de poitrine, mais il a quand même fait la demande auprès d’un médecin-conseil. En général on accorde un remboursement s’il y a une absence de glande mammaire. Je ne m’attendais à rien, c’était un professionnel et il n’y croyait pas, mais je me suis dit qu’il fallait essayer. Au bout de quelques semaines et après des échanges avec le médecin-conseil, j’ai finalement eu la bonne nouvelle : j’étais éligible à une prise en charge. J’ai tout de suite pensé « c’est un signe, il faut que je me lance maintenant ! » J’ai 24 ans et je n’avais pas envie de le faire à 50 ans. Je suis retournée chez le chirurgien et nous nous sommes mis d’accord sur une taille et un type d’implant.

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Avant l’opération, j’avais une appréhension. J’avais peur que quelque chose ne se passe mal, je pleurais dans la salle d’attente. Pourtant, c’était un pas que je voulais sauter. Durant l’intervention le chirurgien a décidé de mettre des implants plus gros que ceux que nous avions choisis ensemble. Je le sais, n’importe qui aurait pu mal le prendre, après tout il ne m’a pas prévenu, mais je pense sincèrement qu’il avait cerné mes attentes. Il a en fait glissé les premiers implants, a constaté qu’ils étaient trop petits et il a essayé une taille au-dessus. La première fois que je les ai vus, j’ai tout de même espéré que ce n’était pas le résultat définitif. Ils étaient très ronds. Ma poitrine a mis au moins six mois à bien se placer et à dégonfler un peu. Je commence seulement à la trouver naturelle. In fine, je suis contente. 

« Quand je me regarde dans le miroir maintenant je suis heureuse »

Je me sens quand même vraiment bien comme ça, je ne regarde plus les gens dans la rue pour voir s’ils ont de la poitrine, je ne me cache plus, je suis contente de me mettre en maillot. J’ai essayé d’anciens vêtements que je n’aimais pas trop sur moi car il s’agissait de décolletés pigeonnants, maintenant j’adore le résultat. Je sais que si l’on n’a pas de seins, on est quand même une femme et qu’on ne se définit pas par ses formes, mais je me sens tout de même plus féminine. Quand je me regarde dans le miroir, je suis heureuse, et je sais que ce n’est que le début.

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Avant de me lancer, j’en ai parlé à mon copain, il savait que c’était quelque chose que je voulais faire depuis longtemps. Au début, il était un peu triste, il a même lâché une petite larme parce qu’il aimait bien mon corps comme il était. Mais je sais qu’il s’agit de mon regard sur moi et cela ne concerne personne d’autre. Il m’a soutenue et m’a dit « si tu te sens mieux comme ça, fais-le. » Ma mère m’a aidée à payer l’opération, elle voulait simplement que je sois heureuse. Elle m’a connue avec mes complexes, même si elle essayait de me rassurer, elle voyait que ça me faisait beaucoup souffrir. Aujourd’hui, elle me demande souvent si je regrette. Sur Instagram, j’ai reçu beaucoup de messages de gens que je connais de loin sur le sujet. Je crois que ça intrigue beaucoup, mais c’est toujours fait avec beaucoup de bienveillance. Même les amies de ma mère me posent des questions. C’est une étape à laquelle pensent beaucoup de gens. Si certaines veulent sauter le pas, je peux comprendre que cela fasse peur.

*Les prénoms ont été changés



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Cet article a été écrit par affinite