Les immunoglobulines A, souvent abrégées en IgA, font partie des anticorps. Elles sont produites par le système immunitaire des muqueuses. Les immunoglobulines A lui permettent de lutter contre les agents infectieux et toxines auxquels l’organisme est confronté.
Définition : qu’est-ce que l’immunoglobuline A ?
L’immunoglobuline A (IgA) est une classe d’anticorps présente dans le système immunitaire humain. « Les IgA se trouvent principalement dans les muqueuses et dans les sécrétions, telles que la salive, les larmes, le mucus respiratoire, les sécrétions intestinales et le lait maternel« , explique le Dr Zoé Thibaud, médecin biologiste. « Elles agissent en empêchant les bactéries, les virus et autres agents pathogènes d’adhérer à la surface des cellules dans ces zones muqueuses, aidant ainsi à prévenir les infections« . Les IgA sont produites par les plasmocytes, des cellules spécialisées du système immunitaire, en réponse à une infection ou à une stimulation antigénique. « Des niveaux élevés d’IgA dans les sécrétions muqueuses sont souvent associés à une bonne santé immunitaire ». Les IgA peuvent également être transférées de la mère à l’enfant pendant l’allaitement, offrant une protection temporaire contre les infections.
Quelles sont les indications du dosage ?
« Le dosage de l’immunoglobuline A (IgA) est prescrit avant tout dans le cadre d’un bilan d’infections chroniques ou un d’un bilan de suspicion de définit immunitaire« , poursuit le médecin. Il permettra également d’aider à diagnostiquer ou surveiller certaines maladies ou affections qui affectent le système immunitaire« . Parmi les autres indications d’un dosage de l’IgA :
► Diagnostic de la maladie cœliaque : « mais ce sont les IgA anti-transglutaminases ou les IgA anti-endomysium qui participent au diagnostic de maladie cœliaque et pas le dosage des IgA totales ».
► Surveillance de la maladie inflammatoire de l’intestin (MII) : « les niveaux d’IgA anti-saccharomyces cerevisiae (ASCA) peuvent être utilisés pour surveiller la progression de la MII ».
► « Le dosage des IgA fait enfin partie du bilan d’infections à répétition car un déficit en IgA est une forme de déficit immunitaire favorisant certaines infections ORL respiratoires (par exemple, des otites à répétition) ».
Quel est le taux normal d’immunoglobuline A ?
« Le dosage des IgA dans le sang n’est le reflet que des IgA qui sont fabriqués par la moelle osseuse et qui transitent dans le sérum, précise notre interlocutrice On ne dose pas les IgA des muqueuses et des sécrétions, propres aux réactions immunitaires locales« . Le taux normal d’immunoglobuline A (IgA) peut varier légèrement en fonction du laboratoire qui effectue le test, mais en général, il est d’environ 0,7 à 4,0 g/L dans le sang pour les adultes. « Cependant, il est important de noter que le taux d’IgA peut varier considérablement d’une personne à l’autre en fonction de l’âge, du sexe, de l’ethnie et d’autres facteurs. Les niveaux d’IgA peuvent également fluctuer en réponse à des infections, des maladies auto-immunes ou d’autres conditions médicales« .
Immunoglobuline A élevé : pourquoi ?
Il existe plusieurs facteurs qui peuvent expliquer un taux élevé d’immunoglobuline A (IgA). « Globalement toutes les infections chroniques et surtout celles localisées au niveau respiratoire, digestif ou cutané, répond la biologiste. Les hépatites virales peuvent aussi entrainer une forte augmentation de toutes les immunoglobulines« . Les maladies auto-immunes telles que la polyarthrite rhumatoïde, le lupus érythémateux systémique (LES) ou la sclérose en plaques peuvent aussi entraîner une production accrue d’IgA. « La cirrhose du foie est une maladie chronique qui provoque une cicatrisation du tissu hépatique. Les patients atteints de cirrhose peuvent avoir des niveaux élevés d’IgA. Tout comme ceux atteints par la maladie de Berger (néphropathie à IgA), une maladie auto-immune rare qui atteint les reins« . Enfin, cause rare, un cancer du sang de type myélome à IgA peut entrainer un taux élevé d’immunoglobuline A.
Immunoglobuline A bas : pourquoi ?
De même, un taux bas d’immunoglobuline A (IgA) peut être causé par plusieurs facteurs. On retrouve d’ailleurs certains facteurs qui engendrent parallèlement un taux élevé d’immunoglobuline A, comme certaines auto-immunes comme le lupus érythémateux systémique (LES) ou la maladie de Crohn ou certains types de cancer du sang, comme le myélome multiple. « Un taux bas d’immunoglobuline peut être lié à un déficit en IgA, complète le Dr Thibaud. Il s’agit d’une condition génétique rare dans laquelle le corps ne produit pas suffisamment d’IgA. Les patients atteints d’insuffisance rénale peuvent aussi avoir des niveaux bas d’IgA« . A noter que certains médicaments utilisés pour supprimer le système immunitaire, tels que les corticostéroïdes, peuvent réduire les niveaux d’IgA. « On peut également citer les infections virales, comme le CMV (cytomégalovirus) ou l’EBV (Epstein-Barr). Le déficit est alors de courte durée et spontanément résolutif« . Dans de nombreux cas, le système immunitaire peut compenser la diminution des niveaux d’IgA en produisant davantage d’autres types d’anticorps. « Cependant, les personnes atteintes d’un déficit en IgA peuvent être plus susceptibles aux infections respiratoires, gastro-intestinales et génito-urinaires« .
Merci au Dr Zoé Thibaud, médecin biologiste chez SYNLAB Hauts-de-France.