Rencontre avec Mathias Malzieu à l’occasion de la sortie de son conte moderne « Une Sirène à Paris », emmené par Nicolas Duvauchelle et Marilyn Lima.
Rencontre avec Mathias Malzieu à l’occasion de la sortie de son conte moderne Une Sirène à Paris, emmené par Nicolas Duvauchelle et Marilyn Lima, une « histoire d’amour impossible entre une sirène au chant mortel et un chanteur rock’n’roll ».
AlloCiné : Pouvez-vous nous présenter brièvement le film ? Comment est née l’idée de cette histoire d’amour atypique entre un homme et une sirène ?
Mathias Malzieu : J’ai rêvé ce film longtemps avant de l’écrire. J’en en rêvé si fort que j’ai écrit en même temps le script, le roman et les chansons du personnage principal. Cette histoire d’amour impossible entre une sirène au chant mortel et un chanteur de rock’n’roll me hante depuis plus de quatre ans. J’ai eu envie et besoin de créer tout un monde autour des personnages. De cuisiner le rêve et la réalité, dont le dosage est au cœur du film. Tout est métaphoriquement autobiographique, avec un désir de re-enchanter Paris dans un contexte post-attentat douloureux.
Quelles ont été les influences pour ce film, qui semble creuser un peu plus le sillon de votre univers onirico-musical ?
La première influence fut ma désastreuse situation amoureuse. L’imagination et le rock’n’roll m’ont toujours beaucoup aidé à surmonter les périodes de deuil. C’est de là que l’histoire est née. Dans un désir de retour à la joie de combat, à l’enchantement et au panache. J’ai convoqué mes fantômes préférés : Johnny Cash, la musique Mariachi, les muses, les westerns, les contes de fée, le réalisme magique.
Pouvez-vous nous dire deux mots sur le choix des comédiens et notamment celui de Marilyn Lima pour le rôle, peu commun, de la sirène ?
Nicolas Duvauchelle m’a toujours beaucoup touché. Sa présence physique d’écorché vif et cette tendresse folle qui le rendent si attachant. Il était le personnage, le miroir fonctionnait, il ne restait plus qu’à transposer. Il avait très envie de montrer un côté plus lumineux et ludique. Son énergie brute sert le personnage et sert le film.
Marilyn Lima est une sirène. Une vraie. Tout au moins une créature. Ses très grands yeux donnent à sa beauté une forme d’étrangeté. Une fragilité, un mystère. Une amie m’avait envoyé une photo d’elle en me disant « Regarde ! On dirait qu’elle sort d’un de tes livres ». Quand je l’ai rencontré, son hypersensibilité a fait écho au personnage. Comme Nicolas pour Gaspard, il y avait une forme d’évidence. En plus, l’un comme l’autre ont accepté de relever le challenge de chanter dans le film, ce qui augmente encore le pouvoir d’incarnation.
Propos recueillis à Paris le 15 janvier 2020
L’album « Surprisier » de Dionysos (le groupe de Mathias Malzieu), avec des morceaux du film « Une Sirène à Paris » :