« Mon corps est un outil de travail que j’aime »


Le Crazy Horse fascine autant qu’il intrigue. Le célèbre cabaret parisien nous a ouvert ses portes pour une interview avec l’une de ses danseuses : Santa Stiletto. Ambiance en coulisses, poids à respecter, nom de scène… elle raconte.

Dernier refuge du glamour parisien, le Crazy Horse continue d’attirer les stars sur scène de Pamela Anderson à Conchita Wurst en passant par Karol G. Le mythique cabaret du quartier des Champs-Élysées compte aussi à l’année sur sa troupe de 35 danseuses pour faire vivre chaque soir la magie des lieux auprès de spectateurs toujours conquis. L’une d’entre elles, Santa Stiletto, nous a parlé de son métier de danseuse au Crazy. L’occasion d’en découvrir un peu plus sur les coulisses…

Cela fait un an et demi que la jeune femme a rejoint le Crazy Horse, après quatre auditions ratées, elle qui était avant cela « fan de cet endroit » et qu’elle trouve, aujourd’hui encore « très mystérieux avec des backstage vraiment pleins de surprises et de merveilles. » Sur scène, elle devient donc Santa Stiletto et explique que le nom de scène des Crazy Girls est choisi pour elles après quelques mois de formation ! « C’est vraiment une tradition, initiée par Alain Bernardin [le fondateur du Crazy Horse, ndlr], de choisir le nom de scène, de baptiser une fille. On a le droit de le refuser si on ne l’aime pas. Ils nous en trouvent alors un deuxième. Mais par contre, on est obligée d’accepter le deuxième et on ne peut pas revenir au premier. On sait ce qu’on perd, mais on ne sait pas ce qu’on gagne« , dit-elle.

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Karol G et les danseuses du Crazy Horse, à Paris. © SADAKA EDMOND/SIPA

Pour sa part, elle doit son nom, dont la traduction est la « sainte du talon aiguille », à un mélange imaginé entre ses origines italiennes, son côté empathique et… sa passion des talons. « Je me rends compte aujourd’hui que je porte tout le temps des talons. Je ne suis jamais ou très rarement sur chaussures plates….« 

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Depuis qu’elle est danseuse au Crazy Horse, elle découvre le rythme et les contraintes d’un tel métier. Si elle a besoin d’arriver « maximum une heure avant le début du show » et ne prend que « 10 ou 15 minutes pour se maquiller« , elle ne cache pas qu’elle doit faire très attention à son poids, à sa silhouette. « Il est vrai qu’on est engagées, en partie, pour notre physiqueOn est pesées toutes les semaines. D’ailleurs, on a un poids d’entrée au Crazy Horse que l’on n’a pas le droit de dépasser, de deux kilos, que ce soit en plus ou en moins. » En revanche, « il n’y a pas d’âge limite. Tant que le corps suit.« 

Se pose aussi la question de la nudité sur scène. Mais Santa Stiletto balaye cette contrainte d’un revers de la main. « Je suis pudique, mais pas avec mon corps. Mon corps est un outil de travail que j’aime, dont je prends soin. Je me sens bien dans mon corps. La nudité au Crazy Horse est vraiment très travaillée. On est habillées de lumière. Il y a tout un univers. La salle est faite pour être comme dans un film. Les gens voient un écran de cinéma« , assure-t-elle. La danseuse rappelle aussi aux futures candidates « que c’est un métier difficile et engagé« . Elle invite d’ailleurs les filles qui rêvent de rejoindre le cabaret à « se poser les bonnes questions de savoir pourquoi on veut être au Crazy« .

Heureuse d’avoir enfin rejoint la troupe, Santa Stiletto ne fait pas de langue de bois sur ce travail pas banal – le salaire reste toutefois secret – qu’elle partage avec la petite poignée d’élues. « Je pense que c’est quand même important de dire que, et ce n’est pas négatif, ça reste de la compétition. On est dans un endroit dont on est toutes très amoureuses. Ça soulève donc forcément de la passion. Chacune veut un peu s’approprier aussi le Crazy Horse, moi la première d’ailleurs. »

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Et la jeune femme tient à remettre quelques pendules à l’heure : « Honnêtement, je ne peux pas dire qu’on est comme une famille. Mais je peux dire que pour moi, et je pense pour beaucoup de filles, c’est comme des sœurs. C’est-à-dire que même si parfois il y a des déconvenues, je me dis qu’on fait quand même quelque chose qui est unique, qu’on est quand même un peu unique au monde et que ça reste les personnes que je préfère au monde aussi. Je pense qu’on s’aime toutes très fort. »



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Cet article a été écrit par affinite