Depuis plus de 25 ans, Mario Salcedo a fait le choix d’un mode de vie atypique qui interroge notre rapport à l’habitat traditionnel. Cet ancien homme d’affaires de 60 ans réside de manière quasi permanente à bord des navires de la compagnie Royal Caribbean, passant en moyenne 350 jours par an en mer. Avec plus de 1 000 croisières comptabilisées à son actif, il détient aujourd’hui le statut le plus élevé du programme de fidélité de la compagnie, un record qui illustre l’émergence d’une nouvelle catégorie de voyageurs : les résidents maritimes permanents. Ce phénomène, encore marginal, soulève néanmoins des questions économiques et sociologiques sur les alternatives à la vie sédentaire. Pour Mario Salcedo, ce choix représente un investissement considérable estimé à environ 101 000 dollars annuels, soit près de 88 000 euros, ce qui totaliserait environ 2,5 millions de dollars depuis le début des années 2000. Une dépense qui, selon lui, reste comparable voire inférieure au coût d’un logement fixe combiné à des voyages réguliers, tout en lui offrant une liberté de mouvement et un cadre de vie qu’il juge supérieur.

À l’exception d’environ quinze jours passés à terre chaque année, et d’une interruption forcée de quinze mois pendant la pandémie de Covid en 2020 et 2021, Mario Salcedo vit littéralement en mer. Le sexagénaire est devenu une véritable légende flottante, connu de tout l’équipage qui le surnomme « Super Mario », clin d’œil à son endurance et à son énergie inépuisable. Il enchaîne les escales, les rencontres et les couchers de soleil sur le pont comme d’autres enchaînent les trajets domicile-travail.

Avant de devenir le célèbre « Super Mario » qui savoure la vie à bord de navires XXL, Mario Salcedo était un businessman avisé. Sa carrière dans la finance l’a longtemps conduit à multiplier les voyages d’affaires en Amérique latine. Aujourd’hui encore, il continue de gérer ses investissements depuis sa cabine, transformée en véritable bureau flottant avec vue sur l’océan. Un style de vie assumé qui, selon Mario Salcedo, lui coûte environ 101 000 dollars par an soit aux alentours de 88 000 euros ! Il aurait ainsi dépensé environ 2,5 millions de dollars depuis le début des années 2000.

Avec les années, Mario Salcedo a littéralement adopté le rythme des vagues au point de pouvoir se vanter de connaître presque tous les navires de la compagnie sur le bout des doigts, du « Liberty of the Seas » au « Majesty of the Seas », en passant par le « Navigator of the Seas » et « l’Explorer of the Seas ».

La mer est devenue son élément naturel, au point que la terre ferme lui semble désormais étrangère. « J’ai perdu l’équilibre sur la terre ferme, alors quand je tangue autant, je n’arrive plus à marcher droit. Je suis tellement habitué à être sur les bateaux que je m’y sens plus à l’aise que sur la terre ferme« , a-il déclaré à Condé Nast. « Avec tant d’amis et de souvenirs forgés au fil des années, j’ai pour projet de continuer les croisières aussi longtemps que ma santé le permettra et que je prends du plaisir. »