Hémorragie cérébrale : symptômes, quelles causes ?



L’hémorragie cérébrale se manifeste par la rupture d’un vaisseau sanguin dans le cerveau. L’état de la victime se dégrade rapidement. Cet AVC est une urgence absolue.

Une hémorragie cérébrale est grave. Elle met en jeu le pronostic vital et doit donc être rapidement détectée et prise en charge.

L’hémorragie cérébrale se traduit par la rupture d’un vaisseau sanguin dans le cerveau – il s’agit d’un accident vasculaire cérébrale (AVC)  hémorragique – provoquant un saignement dans la boîte crânienne. L’hémorragie cérébrale représente 20% des AVC. Sa gravité dépend de sa localisation dans le cerveau, et de l’étendue des zones cérébrales touchées.

« Les signes cliniques d’une hémorragie cérébrale sont en général un déficit neurologique s’aggravant en quelques minutes ou quelques heures, avec de très nombreuses variantes selon le lieu exact et l’ampleur de l’hémorragie ; des convulsions sont possibles ; une hypertension intracrânienne aussi » décrit le Dr Bruno Toussaint. Pour réduire au maximum les risques de séquelles, voire de décès, il est indispensable de reconnaitre les signes d’un AVC (qu’il soit hémorragique ou ischémique) car à ce stade il est impossible de les différencier, et d’appeler le plus rapidement possible les secours. Les symptômes d’alerte suivants doivent conduire à appeler le 15 :

  • un engourdissement du visage, avec une impossibilité de sourire, ou une déformation ou une paralysie du visage, avec par exemple la lèvre tombante d’un côté.
  • une perte de force ou un engourdissement d’un membre supérieur : impossibilité de lever le bras. un engourdissement ou une faiblesse d’une jambe. Un trouble de la parole : difficulté à parler ou à répéter une phrase.
  • une difficulté à comprendre son interlocuteur.
  • une perte soudaine de l’équilibre : instabilité en marchant.
  • un mal de tête intense, brutal et inhabituel.
  • un problème de vision, même temporaire : perte de la vue d’un œil ou vision double.
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Ce sont les symptômes les plus fréquents, mais il en existe d’autres. L’hémorragie cérébrale peut en effet se manifester différemment, selon la région du cerveau qui souffre.

La cause principale des hémorragies cérébrales est une tension artérielle élevée (hypertension artérielle ou HTA). Dans certains cas, et « chez les patients jeunes, la rupture d’un vaisseau sanguin peut survenir sur une anomalie préexistante de l’artère, présente le plus souvent dès la naissance : un anévrisme ou une malformation artério-veineuse« . Tandis que, « chez les patients âgés, ces hémorragies sont le plus souvent secondaires à des lésions des petites artères, favorisées par l’hypertension artérielle. Elles sont aussi plus fréquentes en cas d’alcoolisme, et peuvent être provoquées ou favorisées par des traitements, surtout anticoagulants, antiagrégants ou thrombolytiques. Une autre cause est le traumatisme crânien, lequel peut provoquer un saignement dans le cerveau  » indique le Dr Bruno Toussaint. Les facteurs de risques de l’hémorragie cérébrale sont :

  • L’âge : le risque d’AVC augmente avec l’âge, après 50 ans chez l’homme et après 60 ans chez la femme.
  • Les antécédents familiaux d’accident vasculaire cérébral ou de maladie cardiovasculaire.
  • Un diabète mal contrôlé, avec un excès de glucose dans le sang, peut endommager les parois des artères et représente un facteur de risque.
  • La consommation d’alcool, quel que soit son niveau accroît le risque d’AVC hémorragique, tout comme le tabac.
  • La fibrillation auriculaire (les oreillettes du cœur battent très vite) est un trouble du rythme cardiaque qu’il est possible de traiter.
  • Un taux élevé de cholestérol.
  • L’obésité et le surpoids.
  • La sédentarité et le manque d’activité physique.
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Un examen d’imagerie cérébrale par IRM et scanner, doit être mise en place dans les premières heures suivant « l’attaque cérébrale ».

En cas d’hémorragique cérébrale, « la prise en charge des conséquences immédiates, par exemple en réanimation en cas de coma, et de la cause (hypertension artérielle, excès d’anticoagulant, …) est capital ». Si l’hémorragie cérébrale est survenue chez un patient prenant un traitement anticoagulant ou présentant des troubles de la coagulation sanguine, un traitement spécifique est mis en place pour corriger rapidement ces anomalies.

« A un an, on compte seulement 50% de survivants »

Enfin, « dans certaines situations d’hémorragie par traumatisme, un médicament agissant sur la coagulation (l’acide tranexamique) réduit un peu la mortalité à court terme du fait du traumatisme« . Toutefois, à ce jour, il n’existe aucun traitement spécifique pour limiter l’expansion de l’hémorragie. La suite des traitements sera en fonction des séquelles : « de la kinésithérapie, de la rééducation, selon le déficit », note l’expert. Différents professionnels de santé peuvent être mobilisés pour le suivi après un retour de la personne à son domicile : le médecin traitant, un infirmier, un masseur-kinésithérapeute, un orthophoniste et des médecins spécialistes (neurologue, gériatre ou médecin de médecine physique et réadaptation).

Une opération est parfois envisagée lorsqu’« il paraît possible d’évacuer chirurgicalement l’hématome » par microchirurgie radioguidée, précise le médecin, et dans le cas où l’artère est accessible et réparable.

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Le pronostic résulte de plusieurs facteurs : « Il dépend largement de l’âge du patient, du volume et du lieu de l’hématome, de l’évolution neurologique dans les premières heures de l’hémorragie, ou encore de la cause de l’hémorragie« . Les séquelles sont motrices et cognitives : troubles du langage oral et écrit, affectant l’expression et la compréhension, motricité altérée du bras et de la main, et dans certains cas, des difficultés à marcher. Parfois, « même chez les patients qui en apparence n’ont pas de séquelle, il persiste un handicap souvent qualifié d’invisible : fatigue, trouble de la concentration, anxiété, irritabilité« , décrivent des neurologues vasculaires et chercheurs au sein de l’unité « Inserm Troubles cognitifs dégénératifs et vasculaires » au CHU de Lille.

« Les accidents hémorragiques sont plus graves que les infarctus cérébraux. A un an d’une hémorragie cérébrale, on compte seulement 50% de survivants et la moitié d’entre eux présentent un handicap important. Seulement un quart s’en sort bien et peut conserver son indépendance », notent les neurologues de l’Inserm.

Merci au Dr Bruno Toussaint, médecin et directeur de la revue Prescrire.




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Cet article a été écrit par affinite