Comment parler de l’inceste à son enfant, et à l’école ?



Depuis des révélations de Camille Kouchner concernant l’inceste dont aurait été victime son frère, les langues se délient. Conscient de la gravité du sujet, Jean-Michel Blanquer souhaite que les enfants soient sensibilisés à l’école. A la maison, comment expliquer ce qu’est l’inceste à ses enfants ?

Une sensibilisation des enfants contre l’inceste dès la maternelle

[Mise à jour du 23 janvier à 19h46]. Le 4 janvier, les révélations de Camille Kouchner concernant les abus sexuels commis par le politique Olivier Duhamel sur son frère jumeau, ont eu l’effet d’une bombe. Depuis, le hashtag #meetooinceste, lancé ce 16 janvier sur les réseaux sociaux, a provoqué une vague de milliers de témoignages dans tout le pays. Interrogé à ce sujet sur FranceInfo le 19 janvier, Jean-Michel Blanquer a confié qu’il estimait que l’école devait « jouer un rôle fondamental » dans la lutte contre l’inceste. « Cela passe par la formation des professeurs (…) On a systématisé le fait qu’il y ait une sensibilisation au sujet du harcèlement scolaire, de l’inceste et des problèmes de violences intrafamiliales (…) Il y a eu notamment le développement de numéro vert, etc. (…) C’est aussi une question de sensibilisation en classe, donc, nous allons accentuer ce qui est fait en la matière« , a confié le ministre de l’Education nationale qui précise qu’il travaille avec Adrien Taquet, secrétaire d’État chargé de l’Enfance et des Familles concernant les enjeux autour de la protection de l’enfance. « Il y a différentes manières de parler de ces choses-là, selon les âges (…) dès l’école maternelle (…) Les professeurs le font déjà : dire qu’on respecte le corps de chacun, qu’on se respecte soi-même, qu’on respecte le corps des autres. Ce sont des choses qu’un petit enfant peut très bien comprendre. Donc, il y a des manières de le dire (…) Nous allons le faire de plus en plus et dire regardez bien autour de vous, soyez attentifs quand vous voyez que quelque chose qui est soupçonnable d’inceste ou de violences faites aux enfants », ajoute Jean-Michel Blanquer qui se dit favorable à un allongement de la prescription de l’inceste actuellement fixée à 30 ans.

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Quelles mesures pour protéger les enfants de l’inceste ?

Emmanuel Macron a annoncé de nouvelles mesures pour mieux protéger les enfants contre l’inceste :

  • un accompagnement psychologique intégralement pris en charge.
  • Deux visites de dépistage et de prévention seront développées au primaire et au collège dans toute la France

« Il est temps de répondre à l’urgence du changement mais également de rompre avec le déni et le silence sur lesquels notre société s’est en partie construite » a déclaré Adrien Taquet dans un communiqué du 23 janvier. Le Secrétaire d’Etat auprès du ministre des solidarités et de la santé, chargé de l’enfance et des familles, souhaite mettre en place « un dispositif d’accompagnement de la prise de parole des victimes permettant une orientation et un appui, en lien avec les associations et structures concernées ». Il prévoit également la formation des professionnels qui travaillent auprès des enfants, des enquêtes de victimation et des recherches épidémiologiques sur les violences sexuelles sur mineurs en complément des travaux existants, une sensibilisation renforcée des enfants à l’école dès leur plus jeune âge, des programmes de prévention à destination des enfants et adolescents, ainsi qu’un meilleur repérage des mineurs, dans tous les lieux qu’ils fréquentent. Le gouvernement souhaite enfin mieux prendre en compte la parole des victimes et des proches pour les orienter plus efficacement vers des dispositifs d’aide.

Les instituteurs et les professeurs vont donc évoquer davantage directement ou indirectement l’inceste à l’école, mais comment le faire à la maison sans effrayer pour autant son enfant ? Les associations de protection de l’enfance recommandent d’en parler le plus tôt possible.

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Des livres pour comprendre

Vous pouvez aborder le sujet grâce à un livre. La Voix de l’enfant en recommande plusieurs comme notamment Te laisse pas faire – Les abus sexuels expliqués aux enfants, de Jocelyne Robert (Ed. L’Homme) dès 4 ans ou Lili a été suivie, de Dominique de Saint Mars et Serge Bloch (Ed. Calligram) dès l’âge de 6 ans. 

Un livret utile 

Vous pouvez aussi lire avec votre enfant un livret proposé par le magazine Astrapi. Intitulé « Stop aux violences sexuelles faites aux enfants« , il donne des clés aux enfants grâce à des situations concrètes évoquées sous forme de bandes dessinées. Il raconte ainsi l’histoire de Diane qui ne sait pas comment réagir face à son oncle « pas gentil ».

La toilette, un moment privilégié pour expliquer le corps

Pour comprendre ce qu’est l’inceste, les enfants doivent bien connaître leur corps et comprendre qu’il leur appartient et que les adultes, quels qu’ils soient, ne doivent pas en faire ce qu’ils veulent. Vous pouvez ainsi profiter de la toilette pour évoquer cette question avec l’enfant. Martine Brousse, présidente de La Voix de l’enfant, conseille aussi aux parents d’apprendre le plus tôt possible à leurs enfants à se laver seuls et notamment le sexe en leur disant que plus tard ce sont eux qui décideront qui aura le droit de le toucher !

A quel âge en parler à son enfant ?

Les pédopsychiatres insistent sur le fait qu’il faut parler le plus tôt possible de l’inceste aux petits en le nommant dès qu’ils sont en âge de comprendre ce terme.

  • Ainsi, dès que votre enfant atteint l’âge de 5 ans, vous pouvez lui parler de la notion de respect de son propre corps.
  • A partir de 7 ans, il devient plus autonome et peut pratiquer une activité sans vous. Il devient alors utile de parler des violences sexuelles.
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Cet article a été écrit par affinite