Warner TV lance ce soir « Stargirl », sa nouvelle série DC portée par Brec Bassinger et Luke Wilson. Ce drama super-héroïque old school, qui évoque l’Age d’or des comics et met en avant la Justice Society of America, mérite-t-il le détour ?
De quoi ça parle ?
Alors qu’elle tente de s’adapter à sa nouvelle vie à Blue Valley, une petite ville du Nebraska, Courtney Whitmore, une adolescente intelligente, sportive, et empathique, découvre que son beau-père, Pat, cache un secret : il est l’ancien acolyte du super-héros Starman, chef de file de la Justice Society of America tué il y a dix ans par l’Injustice Society of America. Une révélation qui va la pousser à reprendre le flambeau – et le sceptre – de Starman sous l’identité de Stargirl. Et à réunir autour d’elle une nouvelle génération de super-héros afin de lutter contre les méchants revenus du passé.
Chaque lundi à 20h55 sur Warner TV à partir du 11 janvier et disponible à la demande
C’est avec qui ?
Pour incarner l’héroïne de Stargirl, Warner Bros Television et la plateforme DC Universe ont fait appel à la comédienne de 21 ans Brec Bassinger, peu connue du grand public jusque-là malgré un rôle de premier plan dans la série Bella et les Bulldogs et une participation plus récente au film 47 Meters Down : Uncaged. Face à elle, les téléspectateurs reconnaîtront sans peine Luke Wilson (La Famille Tenenbaum, La Revanche d’une blonde, Motel) dans le rôle de Pat, le beau-père de Courtney, tandis qu’Amy Smart (L’Effet papillon, Road Trip, Felicity) campe la mère de l’adolescente. Enfin, les fans d’E.T. seront heureux de retrouver Henry Thomas dans le rôle récurrent de Charles McNider, alias Doctor Mid-Nite, un ancien membre de la Justice Society of America.
Ça vaut le coup d’oeil ?
Lancée en mai 2020 sur DC Universe, Stargirl pourrait bien être la bonne surprise super-héroïque que l’on n’attendait pas. Loin du côté sombre et torturé de Titans, ou des univers multiples parfois « un brin » compliqués de l’Arrowverse made in CW (bien que le dernier crossover en date entre Flash, Arrow, Supergirl, Batwoman, et Legends of Tomorrow nous ait appris qu’elle se déroule sur l’une des nombreuses Terres parallèles à celle d’Oliver Queen et de Barry Allen), cette nouvelle série s’impose comme une alternative plus grand public, qui s’adresse à toute la famille et saura contenter aussi bien les amateurs de séries ados drôles et intelligentes, que les fans purs et durs des super-héros DC qui seront heureux de voir Stargirl rendre un bel hommage à l’Age d’or des comics. Période où, durant les années 1940, la Justice Society of America (JSA), sorte d’ancêtre de la Justice League imaginé par Gardner Fox, a fait sa première apparition papier dans le numéro de 3 de All-Star Comics.
Fun, rythmés, et riches en rebondissements, les 13 épisodes qui constituent la première saison de Stargirl sont une vraie bouffé d’air frais, qui reposent avant tout sur les notions d’héritage et de passation de pouvoir. On pense évidemment aux origin stories de Spider-Man (sur grand écran) ou de Flash (à la télévision), mais aussi à Smallville pour le coté petite ville paumée au beau milieu de nulle part et le parcours initiatique qu’entreprend Courtney, tiraillée entre son besoin de sauver le monde, sa famille, et sa vie « normale » d’adolescente. Alors que les super-vilains de l’Injustice Society of America (ISA) refont surface un à un, emménés par le redoutable Icicle (Neil Jackson), Courtney, qui s’est mise en tête que Starman était son père, va reprendre le flambeau du défunt leader de la JSA et réunir autour d’elle une bande de lycéens marginaux afin de constituer une nouvelle Justice Society of America capable d’empêcher le pire de se produire. Le début d’une lutte entre le Bien et le Mal, mais aussi entre anciens super-vilains et nouveaux super-héros, qui constitue le fil rouge de Stargirl, qui a la bonne idée de proposer une intrigue totalement feuilletonnante qui nous happe dès le pilote pour ne plus nous lâcher (contrairement à de nombreuses séries de l’écurie DC qui avaient, bien trop souvent, recours à la formule éculée du monstre de la semaine).
Au-delà de son ambiance old-school, qui jusque dans sa bande-son et son côté épique et bon enfant évoque le cinéma des années 80 de Spielberg, de Zemeckis, ou de Joe Dante, la série de Geoff Johns (déjà à l’origine des comics Stargirl) émerveille principalement grâce à sa galerie de personnages cartoonesques, que l’on prend un vrai plaisir à voir développés et approfondis au fil de cette première saison qui explore autant les premiers pas des acolytes en devenir de Courtney que le passé des membres de l’Injustice Society of America, qui cachent derrière leurs actes néfastes des motivations pas toujours si maléfiques que ça. Porté par une Brec Bassinger étonnante de charisme, de pep’s, et d’émotion (car la série sait aussi nous toucher lorsqu’il est question des conséquences pas toujours mesurées de son héroïne un peu trop tête brûlée), le casting de cette nouvelle série DC s’en sort d’ailleurs globalement avec les honneurs. Et l’alchimie entre Bassinger et Luke Wilson, palpable aussi bien dans les scènes familiales que dans les moments où le duo Stargirl-S.T.R.I.P.E. passe à l’action, est sans aucun doute ce que le drama super-héroïque réussit le mieux.
Malgré un certain manque d’originalité qui pourrait lui être reproché, il serait vraiment dommage de bouder son plaisir devant Stargirl qui, avec ses effets spéciaux réussis et ses scènes de combat joliment chorégraphiées, n’a pas grand-chose à envier aux films de super-héros qui déferlent année après année sur nos écrans. Ces 13 premiers épisodes distillent assez de mystères et de surprises pour nous tenir en haleine et le final laisse la porte ouverte à de nombreuses évolutions en saison 2 qu’on a déjà hâte de découvrir. En espérant que le passage de DC Universe vers la CW (qui diffusait déjà la saison 1 en deuxième fenêtre mais n’était pas la chaîne principale de la série) n’aura pas de conséquences négatives en termes de budgets ou de choix créatifs sur la suite des aventures de Stargirl, Wildcat, Hourman, et les autres.