Le déconfinement progressif qui a débuté ce lundi 11 mai 2020 questionne le transport aérien. Va-t-on pouvoir voyager en France ou à l’étranger en avion ? Avec quelles compagnies aériennes ? A partir de quels aéroports ? Le point.
[Mise à jour mardi 12 mai à 15h15] Le déconfinement partiel de la France a débuté ce lundi 11 mai, et l’organisation de la vie après confinement se précise. Si le trafic ferroviaire et des transports en commun ont d’ores et déjà repris leur cours, quid du trafic aérien ?
Air France n’opère actuellement plus que 10% de ses vols et priorise les vols de rapatriement. Dès lundi 11 mai, la compagnie nationale reprend de manière très progressive son activité en privilégiant dans un premier temps les vols nationaux, en augmentant le nombre de rotations entre Paris et les aéroports de Nice, Toulouse et Marseille. Le premier vol Air France en provenance de Paris a atterri à 15h25 ce lundi 11 mai 2020, après deux mois d’interruption de trafic suite à la pandémie de coronavirus.
Air France : contrôles de température, masques et distanciation
Dès le 11 mai, Air France procède au contrôle de la température de tous les passagers avant l’embarquement. Les clients présentant une température supérieure à 38 degrés, « pourront se voir refuser l’embarquement et leur réservation sera modifiée sans frais pour un départ ultérieur », a annoncé la compagnie aérienne dans un communiqué. Et d’ajouter : « Cette vérification systématique sera assurée au moyen de thermomètres infrarouges sans contact ».
Le port du masque est désormais obligatoire pour voyager dans les avions Air France. Au sein des avions, la compagnie espace les passagers « autant que possible », les procédures de nettoyage et de désinfection des cabines ont été renforcées, et le service a bord de boisson et de restauration est supprimé pour les vols intérieurs et les vols courts en Europe.
Cependant, la règle de distance d’un mètre entre les voyageurs, en vigueur dans les trains et les transports en commun, ne s’applique pas dans le transport aérien, a précisé le ministre des Transports sur RTL.
Aéroport d’Orly, vers une réouverture le 26 juin ?
Concernant l’aéroport d’Orly, fermé depuis le 31 mars, si une fermeture au moins jusqu’à l’automne avait été évoquée, il semblerait que les choses se débloquent petit à petit.
Les compagnies aériennes, très inquiètes, souhaiteraient redémarrer l’activité le plus rapidement possible. Ainsi, d’après Économie Matin, neuf d’entre elles ont demandé au gouvernement de rouvrir l’aéroport d’Orly dès le 26 juin.
Durant l’émission Le Grand Jury RTL, le ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari a exposé les préalables à une réouverture en juin. Premièrement, tout dépend de l’évolution de la crise sanitaire. Le gouvernement et ses partenaires européens et méditerranéens doivent également s’accorder sur des mesures sanitaires claires. « Si chacun a sa mesure dans son coin, ça ne marchera pas », explique-t-il.
Si les conditions sont réunis, les opérateurs devront alors proposer un programme de vol « solide » pour le 15 juin. « A ces conditions, nous devrions être en mesure de rouvrir Orly le 26 juin mais, je le dis, c’est si l’ensemble de ces conditions sont réalisées« , affirme Jean-Baptiste Djebbari.
De son côté, l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle, qui concentre toute l’activité nationale, pourrait fermer un nouveau terminal et n’en garder que deux afin de faciliter les contrôles sanitaires. « Nous devons attendre la réouverture des frontières avant de pouvoir remonter en puissance », explique Aéroports de Paris dans Le Parisien.
Air France : 30% des vols d’ici juillet
Alors que les vols nationaux reprennent peu à peu, la compagnie aérienne Air France propose à partir du 11 mai un vol quotidien entre Roissy et Alger, mais toutes les places auraient déjà été réservées jusqu’en juin, rapporte Air Journal.
Air Sénégal a également mis en place des vols de rapatriement tous les mercredis du 13 Mai au 17 Juin 2020 à destination de Paris-CDG.
D’après BFMTV, la compagnie française devrait atteindre 30% de sa capacité de vol d’ici juillet. Une information qui dépend évidemment des mesures de réouvertures des frontières des pays. En effet, il faut d’abord s’assurer que les pays rouvrent leurs frontières et lèvent les restrictions de déplacements. Il conviendra ensuite que les compagnies aériennes reprogramment leurs rotations, d’abord des vols domestiques puis des longs courriers.
Auditionné par la Commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a déclaré que la compagnie Air France ne pourra plus vendre de billets d’avion entre la capitale et les villes françaises situées à moins de 2h30 en TGV, d’après L’Écho touristique.
Vols intérieurs supprimés
Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire confirmé ce lundi 4 mai sur France Inter : « Les suppressions de lignes intérieures » ne seront pas « une mesure de transition », mais une « mesure définitive »;
« Très franchement, quand on peut faire le trajet en train en moins de 2h30, l’avion ne se justifie pas » a-t-il déclaré.
Une contrainte qui obligerait alors Air France à ne plus vendre de billets entre Paris (Roissy ou Orly) et Rennes, Nantes, Bordeaux et Lyon. Seuls les passagers utilisant ces vols intérieurs pour se rendre ensuite ailleurs dans le monde pourraient être acheminés depuis ces quatre villes vers l’aéroport où ils prendront leur correspondance.
Par exemple, pour la ligne Bordeaux-Paris, l’avion sera privilégié uniquement « si vous rejoignez le hub [plate-forme de correspondance aéroportuaire] de Paris, pour faire ensuite un déplacement international, un vol transatlantique ou un vol vers l’Asie. Mais dans tous les autres cas de figure (…) le jeu n’en vaut pas la chandelle » , a précisé Bruno Le Maire, toujours sur France Inter.
Air France prévoit d’assurer 30% de ses vols à partir de juillet.
Dès le 11 mai, réouverture & augmentations des fréquences sur certains vols intérieurs. pic.twitter.com/nQy0ky6fRM
— air plus news (@airplusnews) April 18, 2020
Ryanair et easyJet préparent l’été
Du côté d’easyJet, malgré la quasi totalité de sa flotte clouée au sol depuis le 30 mars, le directeur général de la compagnie britannique estime qu’ils sont prêts à remettre les gaz dès cet été. « L’activité ne reprendra pas du jour au lendemain et commencera sans doute par les vols domestiques« , a-t-il expliqué lors d’un point presse le jeudi 16 avril. Et d’ajouter : « Les réservations pour cet été (ouvertes à partir du mois de mai) reprennent déjà, même si c’est encore loin du niveau habituel, ainsi que celles pour la saison d’hiver 2020-2021″, cite Challenges.
L’entreprise Ryanair, quant à elle, a officialisé le 12 mai 2020 son « intention de revenir à 40% de son programme de vol normal » à partir du mercredi 1er juillet, sous réserve de la levée des restrictions gouvernementales « sur les vols intra-UE et de la mise en place de mesures de santé publique efficaces dans les aéroport », rapporte Air Journal. Ryanair pourrait alors assurer un programme de près de 1000 vols quotidiens, sur « 90% de son réseau pré-pandémie ».