Inscrit sur liste noire commerciale par Donald Trump, Huawei n’a plus le droit d’installer les services Google sur ses smartphones. Progressivement, le Chinois se relève et prépare son futur sans le géant américain. Après avoir annoncé un partenariat avec TomTom pour créer une application de cartographie, il annonce aujourd’hui avoir choisi Qwant comme moteur de recherche par défaut sur ses nouveaux smartphones. 01net.com s’est entretenu avec François Hernandez, le vice-président de Huawei, et Jean-Claude Ghinozzi, le nouveau PDG de Qwant.
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La carte de la vie privée
Sur les Huawei P40, l’application Qwant est préinstallée en usine. Cette dernière permet d’accéder rapidement au moteur de recherche français mais aussi à un carrousel d’actualités, façon Google. On peut aussi accéder aux différents services de l’entreprise, comme Qwant Maps, encore en bêta.
Dans le navigateur Huawei, qui remplace Google Chrome sur les nouveaux smartphones de la marque, Qwant est aussi sélectionné par défaut. On peut le remplacer, dans les réglages, par Bing ou… Google. Ce partenariat se limite pour l’instant à la France, à l’Allemagne et à l’Italie, mais Jean-Claude Guinozzi nous précise « qu’il y a vocation à l’élargir à différentes zones géographiques ». Huawei et Qwant se sont unis sur plusieurs années et proposeront de nouvelles choses dans les prochains mois.
« Huawei est un acteur incontournable sur les smartphones » explique le PDG de Qwant. « Il ne revend pas ses données et est l’un des premiers à avoir défendu cet argument ». Pour le moteur de recherche français, connu pour ses positions anti-Google et pro-vie privée, s’allier à celui qui a été banni de Google semble donc légitime. Huawei met quant à lui en avant « la notoriété et la légitimité » de Qwant et nous promet que, même s’il pouvait de nouveau retravailler avec Google, pense « que l’axe de la protection des données » est devenu trop important. Cet accord avec Qwant est là pour s’inscrire sur le long terme.
Une drôle d’alliance
Dans le passé, Qwant s’est déjà allié avec des constructeurs comme Wiko pour proposer une intégration similaire. Accéder au numéro 2 mondial marque en revanche un avancement important pour le moteur de recherche, qui espère désormais intégrer les PC et autres appareils de la marque chinoise. « C’est important pour notre futur » selon son PDG.
Ces derniers mois, Huawei et Qwant ont eu pour point commun de traverser une zone de turbulence. Le premier a été radié par les États-Unis, le second a perdu son dirigeant et de nombreux employés à la suite de nombreuses polémiques. Interrogé sur le caractère « désespéré » de cette alliance, Qwant affirme avoir « changé de gouvernance et de stratégie ». De son côté, Huawei réfute une nouvelle fois les accusations à son encontre et se dit heureux de travailler avec son nouvel ami français. Progressivement, Huawei devient, malgré lui, le symbole de l’anti-Googlisme.