Après une première journée de grève ce mardi 17 janvier, les enseignants vont une nouvelle fois protester jeudi 19 janvier contre la réforme des retraites. La mobilisation s’annonce massive dans les écoles, avec à Paris une école sur trois fermée. Un service d’accueil pour les élèves est-il maintenu ? On fait le point.
[Mise à jour du 17 janvier 2023 à 18h37]. La première journée de mobilisation des enseignants, qui avait lieu ce mardi 17 janvier s’achève, mais la grève du jeudi 19 janvier s’annonce comme une journée noire. L’appel à la grève a été initié par les huit principaux syndicats français (CFDT, CGT, CGE-CGC, CFTC, FO, FSU, Unsa et Solidaires), une première depuis 12 ans, pour protester contre la réforme des retraites qui concerne tous les secteurs. Celui de l’Éducation nationale a été l’un des premiers à répondre présent. La grève de ce jeudi 19 janvier devrait être davantage suivie que celle de mardi, avec 70% de grévistes dans les établissements scolaires, selon Guislaine David, secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire.
Le Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, a prévu que 70% des enseignants du premier degré seraient grévistes jeudi, dans le cadre d’une mobilisation nationale contre la réforme des retraites #AFP pic.twitter.com/NRq82MUjpK
— Agence France-Presse (@afpfr) January 17, 2023
Grève du mardi 17 janvier dans l’Education nationale : quelles revendications ?
La FSU, première fédération syndicale enseignante, “s’est engagée avant le départ en congés dans une journée d’action sur les salaires, la voie pro et les conditions de travail dans l’éducation le 17 janvier”, déclare-t-elle dans un communiqué. Les revendications du syndicat sont claires : ils réclament une vraie revalorisation du métier, avec “une augmentation des salaires sans contreparties pour toutes et tous, début, milieu et fin de carrière”, “un statut de fonctionnaire de catégorie B pour les AESH” et pour leurs conditions de travail, davantage de moyens pour faire cours aux élèves dans de bonnes conditions. “Le report des épreuves de spécialités en juin, l’abrogation de la réforme du bac et Parcoursup et la remise à plat de celle du lycée” sont aussi souhaités, indique le SNES-FSU dans leur tract pour la grève du 17 janvier.
70% des enseignants en grève ce jeudi 19 janvier
La journée de grève de ce jeudi 19 janvier devrait être particulièrement suivie, pour protester contre la réforme des retraites qui prévoit d’augmenter l’âge du départ à la retraite de 62 à 64 ans. À nouveau, les enseignants seront mobilisés et les établissements scolaires seront dès lors perturbés. À Paris par exemple, le syndicat enseignant SNUipp-FSU a d’ores et déjà annoncé que sur 645 établissements, au moins 1 école sur 3 serait fermée. “70% des enseignants seront en grève”, indique le syndicat dans un tweet. “Ce chiffre de 70% de grévistes n’est pas une surprise car on sent que la question de la retraite est une préoccupation majeure pour les enseignants” a commenté Guislaine David, secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, à l’AFP. Pour les parents qui souhaitent savoir si un service d’accueil sera maintenu pour cette journée de grève la réponse est oui. “Dans beaucoup d’écoles, lorsque celle-ci n’est pas fermée, seul-es quelques enseignant-es assureront la classe“, précise le syndicat des enseignants dans son communiqué. Pour l’heure, aucune autre estimation de la mobilisation des enseignants à l’échelle nationale n’a été dévoilée.
La #greve19janvier dans les écoles parisiennes sera massive ! 70 % des enseignant-es seront en grève, au moins un tiers des écoles seront complètement fermées.
— FSU-SNUipp Paris (@SNUippFSUParis) January 16, 2023
Dans une autre déclaration, le secrétaire général de la Fédération syndicale unitaire, Benoit Teste affirme à France 24 que la mobilisation sera forte. “Le 19 je vous l’assure, vu les remontées de terrain, sera massif. Il y aura beaucoup de collègues dans le monde de l’Education (nationale ndlr) et dans la fonction publique en grève et dans les manifestations.” Dans un communiqué commun, la CGT Education, la CFDT Sgen, le Fnec FP-FO, le FSU, la Snalc, le SUD Solidaires Education, et l’UNSA Education appellent “les personnels à se réunir dans les écoles, les établissements, les services (…) à se mobiliser fortement” pour le retrait de la réforme des retraites.
Les lycées seront-ils concernés par la grève ce jeudi ?
Pascal Vivier, le secrétaire général du Snetaa-FO, premier syndicat de l’enseignement professionnel, a annoncé au journal Le Figaro, que le mouvement devrait être largement suivi dans les lycées professionnels. Certains établissements scolaires ont déjà fait savoir que leurs enseignants ont déposé leur préavis de grève. “Des classes seront fermées, des lycées professionnels entiers fermeront. Et la mobilisation va durer”, a-t-il déclaré.
Vers une grève reconductible dans les écoles ?
Reconduire la grève dans les écoles dans les prochains jours voire les prochaines semaines est un sujet qui est sur la table chez les syndicats enseignants. Interrogée par Europe 1, Cécile, syndiquée à Force Ouvrière, explique : “On est déterminé. Ici, on n’a pas obtenu ce qu’on veut. Nous espérons reconduire le lendemain et les jours suivants, jusqu’à ce qu’on obtienne gain de cause.”
Un service minimum d’accueil est-il prévu dans les écoles ?
En cas de grève dans les écoles, un service minimum d’accueil est prévu par la loi, dans certaines conditions. Les établissements du premier degré (écoles primaires et élémentaires) doivent assurer un service minimum d’accueil pour tous leurs élèves, lorsqu’il y a plus de 25% d’enseignants déclarés en grève. “Un élève en école primaire (maternelle ou élémentaire) doit être accueilli pendant le temps de la classe, même si son maître ou sa maîtresse est absent. Ce service d’accueil est gratuit. Il est assuré différemment à l’école publique et à l’école privée sous contrat”, indique le site du Service Public, selon la loi en vigueur depuis 2008. En revanche, les collèges ou les lycées ne sont pas soumis à cette obligation. De même pour les crèches et l’accueil périscolaire dans les structures.
Les professeurs sont-ils obligés de se déclarer grévistes en avance ?
Le droit de grève dans l’Éducation nationale répond à quelques obligations. Dans le premier degré, les professeurs des écoles doivent déclarer à l’avance leur intention de se mettre en grève, au moins 48 heures avant le mouvement, en respectant un jour ouvré. Il n’est donc pas possible de se déclarer gréviste le vendredi si la grève a lieu le lundi. Si l’enseignant n’informe pas sa direction, il encoure une sanction disciplinaire, indique le site du ministère.
Dans les collèges et lycées, si un préavis a déjà été déposé par un syndicat les enseignants n’ont pas l’obligation de se déclarer gréviste à l’avance. C’est à la direction de l’établissement de procéder au recensement des grévistes et d’en informer les élèves et leurs familles en amont. Dans les faits, certains professeurs utilisent aussi les plateformes interactives avec les élèves et les familles pour annoncer quelques heures avant le début des cours leur participation ou non. Conseil : n’hésitez pas non plus à joindre la direction de l’école quelques jours avant ou la veille pour connaître les détails de la mobilisation à venir.